Les experts et spécialistes des affaires économiques s’accordent unanimement à dire que les finances publiques de la Tunisie traversent sa période la plus sombre, compte tenu du manque de liquidités pour couvrir les dépenses budgétaires, et de la perturbation des négociations avec les bailleurs de fonds internationaux, à un moment où l’attention se tourne vers les décisions que le nouveau gouvernement va prendre pour sortir de cette crise.
Le Premier ministre Najla Boden a confirmé que les priorités de son gouvernement se concentreront sur « la création d’équilibres pour les finances publiques et la poursuite des réformes économiques nécessaires », et a souligné l’importance d’unifier les efforts pour sortir de la crise économique, la déclaration du conseil d’administration de la Banque centrale de Tunisie – qui a été qualifiée de choquante et d’inquiétante – continue de préoccuper les économistes et même les politiques, après s’être dit préoccupée par la grave raréfaction des ressources financières extérieures de l’État, en contrepartie d’importants besoins achever le financement du budget de l’État pour l’année 2021, la banque centrale a justifié le manque de liquidités par les inquiétudes des prêteurs internationaux à la lumière de la détérioration de l’évaluation souveraine de la Tunisie et de l’absence d’un nouveau programme avec le Fonds monétaire international.
Le conseil d’administration de la banque a mis en garde contre le recours au financement en espèces, ou ce qu’on appelle « l’impression de titres », en raison de ses répercussions négatives sur les taux d’inflation, les réserves de devises et le taux de change du dinar, en plus de son impact négatif sur la image devant les donateurs internationaux et les agences de numérotation souveraines, les réserves de change de la Tunisie ont diminué de 9,5%, à 20,9 milliards de dinars (7,4 milliards de dollars) en septembre, contre 23 milliards de dinars (8,16 milliards de dollars) au cours de la même période en 2020.