Il a été salué comme « l’accord du siècle » lorsque, en 2007, deux entreprises publiques chinoises ont accepté d’engager des milliards de dollars en dépenses d’infrastructure pour aider la République démocratique du Congo (RDC) à se sortir des décombres de guerre civile. En échange, ils ont reçu des contrats miniers lucratifs d’une valeur de 9 milliards de dollars, des chemins de fer, des routes et des hôpitaux ont été promis dans le cadre du projet Sicomines, une joint-venture entre China Railway Group, la société d’ingénierie d’État chinoise Sinohydro et la société minière d’État du gouvernement Joseph Kabila, la Gécamines, qui détenait une participation de 32 % dans le projet, dans le cadre de l’accord, les entreprises chinoises ont acquis une participation lucrative de 68% dans deux mines de cuivre et de cobalt dans la province du Katanga, alors que la demande mondiale de métaux montait en flèche.
Mais le consortium a peu livré en termes d’infrastructures, tandis que les contrats miniers sino-congolais sont scrutés dans le cadre d’une enquête majeure sur la plus grande fuite de l’histoire bancaire africaine, connue sous le nom de saga Congo Hold-Up.
Les e-mails, les relevés bancaires, les contrats, les factures et les documents d’entreprise constituent les 3,5 millions de documents internes qui ont été divulgués au sein de la filiale congolaise du groupe BGFIBank basée au Gabon, aux journaux d’investigation Mediapart et à la Plateforme de protection des lanceurs d’alerte en Afrique. Les partenaires ont fait équipe avec des enquêteurs de 18 pays, travaillant avec 19 médias et cinq organisations non gouvernementales pour passer six mois à parcourir les journaux, depuis le 19 novembre, l’enquête a été le théâtre d’un chapelet constant de révélations, dont l’une impliquait l’entourage de Kabila dans le détournement d’au moins 138 millions de dollars de fonds publics entre 2013 et 2018. Les allégations incluent le vol de fonds destinés à des soldats congolais participant à opérations de maintien de la paix, cachées dans un réseau complexe de corruption.