La dette publique tunisienne a augmenté de 8,6 % à fin mars dernier sur une base annuelle, avec l’incapacité persistante des recettes fiscales à couvrir les dépenses, dans un contexte de difficultés économiques et politiques auxquelles le pays est confronté, et l’agence de presse tunisienne rapportait hier – citant le ministère des Finances – que la dette publique tunisienne s’élevait à 105,7 milliards de dinars (35,01 milliards de dollars) à fin mars dernier, soit une augmentation de 8,6% par rapport à la même période en 2021 (le dollar = 3,0195 dinars tunisiens). Cela représente 82% du PIB du pays.
La Tunisie connaît une grave crise économique, exacerbée par les répercussions de l’apparition de la pandémie de Corona, et le coût élevé de l’importation d’énergie et de matériaux de base en raison de la crise russo-ukrainienne, et en mars dernier, l’agence internationale de notation de crédit, Fitch, a abaissé la note souveraine de la Tunisie de « B-moins » à « CCC », l’agence a déclaré – dans un communiqué à l’époque – que cette classification reflète les risques de liquidité financière et les risques externes croissants dans le contexte de nouveaux retards dans l’accord sur un nouveau programme avec le Fonds monétaire international, la Tunisie cherche un plan de sauvetage de 4 milliards de dollars du Fonds monétaire international, tandis que le Fonds exige de la Tunisie qu’elle parvienne à un consensus et à la stabilité politique, pour négocier cela.
Pour sa part, Morgan Stanley a averti que la Tunisie pourrait faire défaut si ses finances publiques continuaient de se détériorer, et a suggéré que la Tunisie ferait défaut l’année prochaine si elle ne parvenait pas à un accord de prêt avec le Fonds monétaire international et ne procédait pas à des réductions importantes des dépenses publiques, dans d’autres indicateurs négatifs, le déficit de la balance commerciale de la Tunisie (la différence entre la valeur des exportations et des importations) a augmenté en avril dernier de 10% sur une base mensuelle, affecté par la hausse continue des prix des matières premières.