Le président ivoirien Alassane Ouattara cherche à être réélu samedi, faisant campagne sur son bilan de croissance économique et de stabilité dans un pays secoué par une guerre civile il y a près de dix ans.
Les analystes examinant les affirmations de Ouattara affirment que l’économie ivoirienne a en effet bénéficié d’une forte croissance – la Banque mondiale l’a décrite en août comme « l’une des plus performantes » au sud du Sahara.
Ouattara, qui est arrivé au pouvoir en 2011 après un conflit postélectoral sanglant, est accusé par les détracteurs de contourner les limites constitutionnelles pour briguer un troisième mandat.
Depuis 2010, le PIB de la Côte d’Ivoire a plus que doublé, passant de 25,4 milliards de dollars (21,5 milliards d’euros) à 58,8 milliards de dollars en 2019, ce qui en fait l’économie à la croissance la plus rapide d’Afrique de l’Ouest.
La croissance depuis 2011 est d’environ 7 à 8% par an, tirée en particulier par les télécommunications et autres services, et soutenue par de lourds investissements dans les infrastructures, dans l’électricité, les routes et l’eau potable.
L’agriculture reste un pilier, en particulier le cacao, dont la Côte d’Ivoire est le premier producteur mondial, avec 40 pour cent du marché. Le cacao et ses dérivés représentent 15% du PIB, selon la Banque mondiale.
En août, Ouattara a déclaré que son gouvernement avait « inversé la courbe de pauvreté, qui est en net recul ».
Selon une étude menée par l’Institut national ivoirien de la statistique et la Banque mondiale, le taux de pauvreté est passé de 55,4% en 2011 à 39,5% en 2018.
De 2011 à 2019, le revenu par habitant a doublé, passant de 1120 $ à 2290 $.
Mais d’autres chiffres montrent que ce tableau est un peu plus nuancé.
La population du pays étant passée de 20 à 25 millions d’habitants au cours de la même période, il y a encore 10 millions de personnes dans la pauvreté, contre 11 millions il y a dix ans.
