Economie

Pourquoi les investisseurs d’impact ignorent-ils les soins de santé en Afrique ?

Les enfants en Afrique sont 14 fois plus susceptibles de mourir avant leur cinquième anniversaire que les enfants en Europe ou en Amérique du Nord. Il y a 2,3 médecins pour 10 000 habitants en Afrique, contre 39,4 en Europe. L’Afrique représente 96 % des décès mondiaux dus au paludisme et 61 % des décès dus au sida, ces statistiques, et d’innombrables autres, illustrent clairement le besoin urgent d’investir dans les systèmes de santé africains. En effet, les objectifs de développement durable contiennent de multiples cibles qui consacrent la responsabilité collective de relever les défis sanitaires les plus urgents au monde d’ici 2030. Pourtant, selon les chiffres produits par la Health Finance Coalition, seulement 1 % du financement mondial de la santé est dépensé en Afrique – ce qui signifie le continent fait face à un manque à gagner annuel de plus de 200 milliards de dollars.

Alors qu’une grande partie de la solution au déficit de financement de la santé en Afrique doit venir des gouvernements, la nécessité de soutenir le secteur privé – qui se compose en grande partie de milliers de petites cliniques et pharmacies – ne peut être négligée. John Fairhurst, responsable de l’engagement du secteur privé au Fonds mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme, affirme que 50 à 60 % des soins initiaux contre le paludisme sont fournis par le secteur privé, «Les gens ont tendance à se rendre dans des pharmacies ou des cliniques du secteur privé pour se faire tester, même pour obtenir la première dose de traitement», dit-il, de toute évidence, les énormes pools mondiaux de capitaux d’investissement ignorent largement la nécessité et l’opportunité d’investir dans les prestataires de soins de santé en Afrique. Mais, ce qui est peut-être plus surprenant, les fonds « à impact » – ceux qui ont pour mandat d’obtenir des résultats sociaux ou environnementaux positifs, parallèlement à des rendements financiers – se détournent également des soins de santé en Afrique. Malgré le potentiel évident de contribution aux ODD, les chiffres du HFC montrent que seulement 1,6 % des 500 milliards de dollars investis dans le monde pour obtenir un « impact social » sont consacrés aux soins de santé en Afrique.

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