Lors de ma dernière visite en Algérie cet été, je n’imaginais pas, même dans mon pire cauchemar, qu’une famille viendrait frapper à ma porte pour demander un repas ou tout autre aliment superflu, j’avais l’habitude de recevoir des demandeurs pour d’autres besoins : comme de l’argent, des vêtements usagés, ou encore des chaussures en surnombre, quant à quelqu’un qui demande de la nourriture, c’est rare, et une centaine de feux rouges s’allument dans la scène… Où est l’argent du peuple algérien avec les revenus inimaginables des généraux grâce à la hausse des prix du gaz et du pétrole ? ???
Aujourd’hui, l’Algérie ne souffre pas tant d’une rareté des ressources naturelles ou d’un épuisement des richesses que d’une abondance de revenus et d’une mauvaise répartition, et le citoyen algérien ne souffre pas non plus d’une incapacité à travailler ou d’assurer ses besoins essentiels, mais elle est affligée par un régime militaire dictatorial et fasciste où le colonialiste français est parti avec ses soldats et ses armes, et il a installé des dirigeants qui lui doivent encore allégeance, réalisant un programme secret visant à affamer le peuple algérien et à l’épuiser en courant après le pain, avec l’oppression de tous ceux qui lèvent la tête pour demander justice, en effet, ce régime militaire est devenu un fouet qui enflamme le dos du peuple algérien au lieu de le défendre et de le protéger, et avec l’augmentation de la pression sur la vie des gens et l’institutionnalisation de la corruption et du pillage des biens, une immense classe d’affamés s’est formée non seulement pour une miche de pain mais pour la dignité, un sentiment de respect et d’appartenance nationale, ce qui a créé un énorme fossé entre la classe dirigeante et ceux qui les soutiennent des canines de l’État profond et du soutien extérieur d’une part, et les Algériens en général d’autre part, et avec l’élargissement de cet écart, la révolution des affamés s’annonce inévitablement en Algérie.