Un nouveau rapport révèle des obstacles persistants dans le secteur de la finance numérique qui limitent l’autonomisation économique des femmes en Afrique, tout en recommandant des réponses politiques pour les surmonter, commandée par la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (CEA), la dernière édition du rapport biennal sur les femmes africaines analyse l’écosystème de la finance numérique en Afrique pour examiner toutes ses composantes et leur impact sur les perspectives économiques des femmes.
Le rapport identifie cinq problèmes clés affectant l’utilisation de la finance numérique en tant que catalyseur de l’autonomisation économique des femmes en Afrique. Premièrement, bien qu’il y ait plus de services d’argent mobile que partout ailleurs dans le monde, l’accès des femmes aux services numériques, mobiles et Internet en Afrique est limité en raison de l’analphabétisme, du coût, du manque de compétences et des normes sociales, deuxièmement, alors que des progrès impressionnants sont réalisés dans l’amélioration des compétences des femmes en finance numérique, l’Afrique est à la traîne par rapport aux autres régions. Par exemple, la part des femmes ayant des compétences en finance numérique en Afrique du Nord a doublé, passant de 12,5 % en 2014 à 25,7 % en 2018, dépassant la moyenne mondiale d’environ 20 %. Cependant, le même chiffre n’est que de 12 % pour l’ensemble du continent.
Troisièmement, seulement 33 % des femmes en Afrique ont un compte bancaire formel contre 43 % des hommes. Cet écart, associé à un accès limité aux actifs économiques, accroît la vulnérabilité des femmes et leur exclusion des secteurs rentables et des emplois formels. Quatrièmement, les normes sociales ainsi que les préjugés inhérents aux pratiques, produits et services financiers ont un impact négatif sur les femmes, enfin, le manque de participation des femmes aux processus de prise de décision, ainsi que dans les domaines financier et technologique, signifie que les politiques et les produits financiers numériques sont peu susceptibles d’inclure les perspectives des femmes et de répondre à leurs besoins. En outre, dans certains pays africains, les femmes sont neuf fois moins susceptibles d’avoir une pièce d’identité formelle que les hommes, ce qui les empêche d’accéder, de posséder et d’utiliser les services financiers numériques librement et en toute sécurité.