Philanthropie, soutien à l’entrepreneuriat, expérimentations commerciales … Depuis 2017, le fondateur d’Alibaba mène de multiples initiatives sur le continent. Voyons-nous juste les débuts d’un projet plus ambitieux?
«Debout trop près de l’éléphant», comme dit le proverbe. Un manque de recul qui nous empêche d’appréhender une situation dans son ensemble, mais seulement en morceaux, comme un puzzle avec un modèle perdu. Dans ce cas, le nom de l’éléphant est Jack Ma et le puzzle est composé des éléments apparemment contrastés de son ambition en Afrique.
Alors qu’il se préparait à la méga introduction en bourse, initialement prévue le 5 novembre, puis reportée face à l’intervention de Pékin de sa société Ant Group – la plus grande cotation de l’histoire de la finance, prévue à 30 milliards de dollars – le fondateur du géant du commerce Alibaba, a maintenu une attention continue tout en se rapprochant du continent.
Mi-octobre, sa fondation a annoncé les dix finalistes du concours «Business Heroes of Africa», doté de 1,5 million de dollars par an, parmi lesquels le financier camerounais Cyrille Nkontchou, fondateur du réseau éducatif Enko Education. Quelques mois plus tôt, il avait fait un don de masques, kits et respirateurs pour les pays du continent.
À la fin de 2019, l’Éthiopie avait rejoint le Rwanda en tant que plaque tournante de la plate-forme mondiale de commerce électronique (eWTP), la composante commerciale de la stratégie africaine d’Alibaba.
Simple volonté philanthropique, soutien désintéressé à l’entrepreneuriat, expérimentation commerciale, voire déploiement sournois du «soft power» de Pékin… Les interprétations des ambitions de Jack Ma en Afrique sont aussi variées qu’incomplètes.
Aux curieux, l’ancien professeur d’anglais de 56 ans et chef d’une fortune estimée à quelque 50 milliards de dollars, rappelle que ses actions consistent principalement à rendre ce qu’il a reçu.
