Un récit majeur au cours des deux premières décennies du 21e siècle a été la montée en puissance de la Chine et son émergence en tant qu’acteur influent en Afrique. La relation a été mutuellement bénéfique – le financement chinois alimentant les exportations de produits de base de l’Afrique, la croissance économique, l’infrastructure et le transfert de connaissances, tandis que les minéraux africains ont contribué à la forte croissance et à l’expansion économique de la Chine.
Cette relation, et les activités de la Chine ailleurs, ont fait l’objet de vives critiques et ont incité les partenaires traditionnels de l’Afrique, l’Europe et les États-Unis, à réévaluer leurs relations avec le continent. Covid-19 a modifié cette trajectoire et les tendances mondiales convergent maintenant pour garantir que la prochaine décennie verra une consolidation de la position de la Chine en Afrique en tant qu’acteur extérieur dominant. Ce que cela signifie pour l’avenir collectif de l’Afrique est en suspens.
Le continent va connaître sa première récession en 25 ans, déclenchée par le choc économique de la pandémie de coronavirus. Quatre tendances négatives convergent pour créer une tempête parfaite: un effondrement des prix des matières premières, une sortie massive de capitaux des marchés frontaliers et des marchés émergents, un déficit des envois de fonds et l’effondrement du tourisme. Une crise de la dette qui, selon l’économiste Carmen Reinhart, pourrait prendre plus d’une décennie pour se résoudre plane sur le continent.
La directrice générale du FMI, Kristalina Georgieva, prédit que l’économie mondiale est confrontée à une «longue ascension» et prévoit «une ascension difficile qui sera longue, inégale, incertaine et sujette à des revers». Cela sera compliqué par un monde en bifurcation alors que l’Occident commence à se dissocier de la Chine.
La Chine se tournera de plus en plus vers l’Afrique face à l’hostilité ailleurs. En Asie, la Chine fait face à la méfiance pure et simple de ses voisins ou, au mieux, à l’ambivalence. Le Japon a augmenté ses dépenses de défense à un niveau record – la rupture des liens avec la Chine est un moteur.
