Le président russe Vladimir Poutine a promis aujourd’hui d’approvisionner l’Afrique en céréales si l’accord sur les exportations de céréales ukrainiennes n’est pas renouvelé d’ici deux mois au terme de la prolongation annoncée samedi par son homologue turc, Recep Tayyip Erdogan, il a souligné que la Russie « remplit sincèrement toutes ses obligations, que ce soit en fournissant de la nourriture, des engrais, du carburant et d’autres produits importants aux pays du continent, et contribue ainsi à assurer leur sécurité alimentaire et énergétique ». Il a de nouveau répété sa critique des Européens, les accusant de monopoliser le grain sortant des ports ukrainiens, « Seulement 3 millions de tonnes de céréales ont été envoyées vers l’Afrique et 1,3 million vers les pays les plus pauvres d’Afrique », a-t-il précisé, tandis que « 12 millions de tonnes ont été envoyées de Russie » vers le continent, dans son allocution, le président russe a confirmé que Moscou allait « déterminer sa future participation » à l’accord sur les céréales, qui a été prolongé samedi jusqu’au 18 mai, à la condition qu’elle « en assure une mise en œuvre juste et intégrale ».
Plus tôt lundi, le ministère russe des Affaires étrangères a lié la poursuite de l’accord par Moscou pour relier la Rosselkhozbank au système de paiement international SWIFT, lever les restrictions imposées sur les assurances, rassurer les navires et libérer les actifs étrangers et les comptes des entreprises russes liés à la production et au transport de denrées alimentaires et engrais, le ministère russe a averti que « sans progrès dans le respect de ces exigences (…) notre participation » à l’accord sera suspendue. Dans son communiqué, le ministère a souligné que « l’accord sera valable pendant les deux prochains mois dans les normes actuelles, sans aucun changement dans les ports concernés », la porte-parole du ministère russe des Affaires étrangères, Mariazakharova, a publié une copie d’une lettre du représentant permanent de la Russie auprès des Nations Unies indiquant que Moscou ne s’opposerait pas à la prolongation de l’accord de 60 jours jusqu’au 18 mai. « La partie russe n’envisagera pas une nouvelle prolongation (de l’accord) au-delà de la date spécifiée, à moins que des progrès tangibles ne soient réalisés » sur la question de l’exportation de produits alimentaires et d’engrais russes, indique la lettre.
