Trois personnes ont été tuées au Kenya après des manifestations antigouvernementales, au cours desquelles des participants ont protesté contre la vie chère et l’instauration de nouvelles taxes, selon un nouveau bilan annoncé samedi par des sources hospitalières et policières, la police kényane a tiré des gaz lacrymogènes sur le convoi du chef de l’opposition Raila Odinga à Nairobi, l’une des villes témoins des manifestations. La police a pris des mesures similaires pour disperser des rassemblements à Kisumu (ouest) et Mombasa (sud).
« Nous avons un autre mort, ce qui porte à deux le nombre de morts à la suite des manifestations d’hier », a déclaré George Re, directeur de l’hôpital Garamogoe Oginga Odinga à Kisumu, un bastion de l’opposition dans la région du lac Victoria, plus tard, une source policière a indiqué à l’AFP qu’un troisième homme, qui avait été abattu, est décédé dans un hôpital de Migori (sud-ouest). Une autre source au sein de la police a confirmé ce bilan, la police a utilisé des gaz lacrymogènes sur des représentants de la société civile, dont l’ancien juge Willy Mutunga, qui appelaient à la libération de dizaines de personnes arrêtées lors des manifestations, selon des militants , la Commission nationale des droits de l’homme du Kenya a appelé samedi à une « enquête approfondie sur tous les rapports de brutalités policières », le porte-parole d’Odinga, Denis Onyango, a confirmé samedi à l’AFP que la coalition d’opposition d’Azimio prévoyait d’organiser « au moins une manifestation hebdomadaire » contre la politique du gouvernement du président William Ruto, et s’attend à ce qu’une manifestation ait lieu mercredi.
La semaine dernière, Ruto a signé un projet de loi budgétaire qui devrait rapporter plus de 2,1 milliards de dollars aux caisses épuisées de l’État et aider à stimuler l’économie endettée, la « loi de l’argent » prévoit des taxes nouvelles ou supplémentaires sur un certain nombre de produits de base tels que le carburant, la nourriture et les transferts d’argent par téléphone, et comprend une augmentation d’impôt controversée pour les contribuables, dans le but de financer un plan de logement.