Dix jours après un incendie dans le principal dépôt de carburant de Guinée, l’économie du pays a du mal à se remettre des conséquences de cette catastrophe, qui a perturbé les transports, le rationnement du carburant et ajouté des crises à la colère croissante de la population, dans la nuit du 17 au 18 décembre, une forte explosion a été entendue dans la zone de Kaloum, centre administratif et commercial de la capitale, suivie d’un incendie dans un dépôt de carburant appartenant à la Société guinéenne des pétroles, qui a tué au moins 24 personnes. 454 personnes ont été blessées et ont perdu un certain nombre de personnes encore inconnues.
Les conséquences de cet incendie affecteront pour longtemps la Guinée, l’un des pays les moins développés du monde, malgré les richesses que recèlent ses terres en termes d’or et de fer, depuis septembre 2021, la Guinée est sous le régime d’un groupe militaire suite au renversement d’Alpha Condé, le premier président démocratiquement élu du pays en 2010, à Mdina, le plus grand marché de Conakry, l’activité commerciale connaît un ralentissement important, la plupart des magasins étant fermés et les véhicules de transport de marchandises étant stationnés, la même situation se produit dans le port de Conakry, adjacent au lieu de l’incendie, où les camions ont cessé de fonctionner, les pêcheurs ne quittent plus la côte en raison du manque de carburant, alors qu’ils capturent désormais beaucoup moins de poissons, les routes de la capitale sont devenues désertes, à l’exception des abords des stations-service, devant lesquelles s’alignent de longues files d’attente.
Après les manifestations lancées par le groupe de jeunes, dont un grand nombre vit du transport de passagers à moto, le gouvernement a annoncé samedi la reprise de la distribution d’essence, mais de manière réglementée, autorisant 25 litres par véhicule et 5 litres par moto et tricycle, tout en interdisant le remplissage de petits bidons d’essence pour éviter la revente au marché noir, l’économiste guinéen Tidiane Barry confirme qu’il faut agir vite car les risques d’incendie sont grands.