Les supporters algériens présents en Côte d’Ivoire pour la Coupe d’Afrique des Nations ont fait le buzz sur les réseaux sociaux en se photographiant avec des bananes vendues à bas prix. Un contraste saisissant avec la situation dans leur pays, où ce fruit est devenu un luxe inaccessible pour la majorité de la population.
C’est une image qui a fait le tour du web. Des fans de l’équipe nationale algérienne, venus soutenir les Fennecs lors de la Coupe d’Afrique des Nations, posant avec des régimes de bananes achetés pour quelques centimes d’euro sur les marchés ivoiriens (0,3 Euro). Un geste qui témoigne de l’engouement des Algériens pour ce fruit exotique, mais aussi de la crise économique qui frappe leur pays.
En effet, en Algérie, la banane est devenue un produit de luxe, réservé aux familles aisées. Depuis le début de l’année, les prix ont flambé, atteignant jusqu’à 8 euros le kilogramme, soit plus que le salaire minimum mensuel. Une hausse qui s’explique par la dépendance du pays aux importations, principalement d’Amérique latine, et par la corruption qui gangrène le secteur du commerce extérieur.
Face à cette situation, certains commentateurs ont appelé le gouvernement à diversifier ses sources d’approvisionnement et à privilégier les pays africains, réputés pour leur production abondante et de qualité de bananes. Mais cette proposition n’a pas été suivie d’effet, et les Algériens continuent de subir la pénurie et la spéculation.
La frustration des supporters algériens a atteint son paroxysme après l’élimination de leur équipe face à la Mauritanie, le 18 janvier. Selon des témoins, des centaines de fans en colère ont attaqué un entrepôt de bananes dans la banlieue d’Abidjan, emportant près d’une demi-tonne de fruits. Le gardien du magasin a été roué de coups, et a déclaré, stupéfait, que même les singes ne volaient pas les bananes avec autant de violence.
Ce fait divers illustre le malaise social qui règne en Algérie, où la population souffre de la hausse des prix de nombreux produits de consommation, de la baisse du pouvoir d’achat, et du manque de perspectives d’avenir. La banane, symbole de la crise, est devenue un objet de convoitise, voire de violence. Des meurtres ont même été commis en Algérie pour une simple grappe de bananes, selon la presse locale.