Les experts économiques attribuent la capacité de la Tunisie à rembourser tous ses emprunts intérieurs et extérieurs au titre de l’année 2023 principalement à l’emprunt, et non au développement de ses revenus intérieurs, soulignant qu’elle sera confrontée cette année à une crise financière étouffante, faute d’être en mesure de mobiliser les des emprunts extérieurs programmés pour financer ses besoins et payer ses dettes suite à la rupture de l’accord avec le FMI.
En raison du recours massif du gouvernement à l’emprunt interne ou externe pour couvrir le déficit budgétaire élevé, les économistes s’attendent à ce que la Tunisie connaisse cette année une augmentation significative du niveau d’inflation, une baisse des investissements et une diminution du taux de croissance économique spécifié dans la loi de finances pour l’année 2024 d’environ 2,1%, le ministre des Finances, Siham Namsia, a récemment confirmé que la Tunisie était en mesure de payer toutes les échéances de sa dette intérieure et extérieure en principal et intérêts pour l’année 2023, la nouvelle s’est rapidement répandue dans les médias et a été relayée par l’opinion publique dans la rue, croyant que la Tunisie avait réussi à rembourser ses dettes grâce à une meilleure croissance et au développement de ses revenus issus du tourisme et des envois de fonds des expatriés, cependant, l’affaire n’est pas exacte, car les experts ont confirmé que la base du remboursement de ces prêts est l’emprunt, et l’expert économique Moez Hadidan affirme que la Tunisie a pu rembourser ses dettes intérieures en empruntant davantage auprès des banques locales, alors qu’elle a pu rembourser ses dettes extérieures en empruntant principalement à l’étranger et en quelque sorte moins qu’en devises nationales.
Hadidan confirme qu’il existe une tendance excessive à emprunter auprès des banques locales pour rembourser la dette intérieure de la Tunisie et gérer ses dépenses, expliquant que le gouvernement avait programmé l’année dernière un emprunt d’un montant de 11,36 milliards de dinars (3,5 milliards de dollars), mais il n’a réussi qu’à emprunter environ 9,76 milliards de dinars (3,1 milliards de dollars) jusqu’à fin novembre dernier.