Dans le sillage des récentes secousses économiques et alimentaires qui ont ébranlé l’Algérie, des experts nationaux œuvrant sous l’égide du Fonds monétaire international ont exhorté le gouvernement à entreprendre des mesures décisives pour éviter d’aggraver la situation déjà précaire. Ces experts ont préconisé un recours rapide à l’emprunt à l’étranger et une refonte du système de soutien, afin de pallier les problèmes économiques découlant du déclin des revenus pétroliers et gaziers, résultant de la compétition mondiale.
En outre, ces mêmes experts ont pressé l’Algérie à abolir immédiatement les subventions sur les carburants et l’électricité, et à fournir une assistance monétaire aux groupes les plus vulnérables. Ils ont également souligné l’impérieuse nécessité d’élaborer des directives pour encadrer les investissements étrangers, tout en préconisant la libéralisation du secteur privé et le développement de nouvelles stratégies sur le marché du travail pour contrebalancer le déséquilibre engendré par la fluctuation du dollar, conséquence de l’instabilité des prix du pétrole et de la faible demande pour les hydrocarbures algériens.
Toutefois, ils ont mis en garde contre une réduction brusque des dépenses, préconisant une mise en œuvre progressive de la décision de réduire les dépenses de 14% cette année afin d’éviter toute perturbation du marché financier. Le Fonds monétaire international a déjà averti que si les réserves de change de l’Algérie chutent en dessous de 100 milliards de dollars, le pays se trouvera dans une situation périlleuse, étant donné sa dépendance exclusive des recettes pétrolières.
Le président algérien, Tebboune, a récemment reconnu que les réserves de change avaient atteint 76 milliards de dollars à la fin de l’année dernière, rapprochant ainsi l’Algérie du précipice économique vénézuélien. Il est crucial de souligner que l’Algérie, en proie à des difficultés financières, a obtenu cette année un prêt de deux milliards de dollars de la part d’une banque chinoise, marquant son cinquième prêt étranger depuis l’accession au pouvoir du président Tebboune. Cette situation découle de la chute drastique des recettes pétrolières et gazières, qui représentent 98% de la valeur totale des exportations, alors que les citoyens font face à une inflation galopante des denrées alimentaires de base, ainsi qu’à des hausses récentes des prix du gaz, de l’électricité et des taxes.