A l’occasion du deuxième sommet sur le financement des infrastructures en Afrique(link is external) qui s’est tenu il y a un an à Diamniadio, près de Dakar, le Président sénégalais Macky Sall, alors président en exercice de l’Union africaine, a mis en avant en une phrase le problème du financement du développement en Afrique, la structure financière mondiale, telle qu’elle existe aujourd’hui, impose de sévères sanctions aux pays du continent.
L’Afrique est confrontée au poids de la dette et les pays africains sont également confrontés à d’énormes difficultés pour accéder à des financements concessionnels. Le président du Groupe de la Banque africaine de développement, Akinwumi A. Adesina a tiré la sonnette d’alarme, déclarant par exemple lors du Forum de Doha en décembre 2023 que « La dette extérieure totale de l’Afrique, estimée à 1,1 billion de dollars en 2022 et qui devrait atteindre 1,3 billion de dollars fin 2023, est alarmante, vingt-cinq pays d’Afrique sont en surendettement ou courent un risque élevé de surendettement, et l’approche multilatérale exige que nous comprenions la structure de la dette elle-même », de plus, lorsque les pays africains sont confrontés à des urgences telles que des catastrophes naturelles, il leur est difficile d’accéder aux guichets de financement d’urgence. Qu’en est-il des risques d’investir en Afrique, toujours plus élevés que les réels, ou de la perturbation des règles du commerce international à la suite de subventions internes ou de subventions à l’exportation des pays développés, voire de taxes aux frontières qui pénalisent les exportations africaines Selon les Nations Unies (link is external), l’Afrique aura besoin de 1,3 billion de dollars par an pour financer les Objectifs de développement durable d’ici 2030.
Pour remédier à ce déséquilibre, que les pays africains jugent injuste, le Groupe de la BAD approfondira sa réflexion lors de ses assemblées annuelles qui se tiendront du 27 au 31 mai à Nairobi, au Kenya, sur le thème: « la transformation de l’Afrique, le Groupe de la BAD et la réforme de l’architecture financière mondiale », selon le Président du groupe, Akinwumi Adesina, connu pour son discours franc et direct, « l’architecture financière mondiale devrait être plus réactive, inclusive, responsable et repensée pour soutenir un développement accéléré dans le monde, en particulier en Afrique ».