Le 8 octobre, des manifestations réclamant la dissolution de l’escouade spéciale de lutte contre les vols (SRAS), une unité de la police nigériane, ont commencé dans les grandes villes, y compris la capitale commerciale du Nigéria, Lagos.
Les semaines de troubles, marquées par la destruction d’actifs privés et publics, notamment des bâtiments bancaires, des véhicules et des centres commerciaux, ont laissé les compagnies d’assurance responsables de réclamations s’élevant à des milliards de nairas.
«C’est une crise énorme», déclare Ekerete Gam-Ikon, un consultant en gestion qui se concentre sur l’assurance. «La destruction des actifs a encore aggravé ce qui aurait pu être une crise dans le secteur des assurances en termes de réclamations, car le secteur avait du mal à faire savoir aux gens que les réclamations sont en cours de règlement.
Le 20 octobre, Toki Mabogunje, président de la Chambre de commerce et d’industrie de Lagos, a estimé que le Nigéria avait perdu plus de 700 milliards de nairas (1,8 milliard de dollars) en valeur économique depuis le début des manifestations #EndSARS. Le gouvernement de l’État de Lagos a estimé les réclamations pour pertes générées à la suite des manifestations à un billion de nairas rien qu’à Lagos.
Gam-Ikom affirme que les compagnies d’assurance n’ont pas fait de réserves suffisantes pour le bouleversement national des manifestations #EndSARS. Compte tenu de l’ampleur des pertes et des dommages, certaines compagnies d’assurance craignent de ne pas être en mesure de régler les réclamations pour des biens détruits à la suite des manifestations.
«L’industrie est confrontée à un défi, et le défi doit être dans le contexte du fait qu’elle ne s’est pas préparée pour une période comme celle-ci, ce qui est généralement le but de l’assurance».
Selon la National Insurance Commission (NAICOM), qui réglemente l’activité d’assurance au Nigéria, les compagnies d’assurance ont payé un total de réclamations d’assurance non-vie de 64 milliards de nairas en 2018, contre 56,4 milliards un an plus tôt. Les paiements cette année devraient être bien plus importants.
Le secteur de l’assurance a déjà été fortement touché par la pandémie de Covid-19, alors que les entreprises poursuivent des réclamations pour perte de revenus.
