La Cour d’appel du Kenya a déclaré inconstitutionnel le projet de loi de finances du gouvernement pour 2023, portant un nouveau coup dur au gouvernement du président William Ruto, qui a retiré le projet de loi de finances de cette année après des protestations sanglantes, les projets de loi de finances, qui sont présentés au Parlement au début de chaque exercice financier, constituent le principal moyen dont dispose le gouvernement pour définir ses mesures visant à accroître les recettes, notamment les augmentations d’impôts et les nouvelles redevances.
La version de 2023 a été contestée devant les tribunaux après qu’une série de manifestations de rue menées par l’opposition politique soient devenues violentes, après que le gouvernement de Ruto l’ait utilisée pour doubler la taxe sur la valeur ajoutée sur le carburant, imposer une taxe sur le logement et augmenter le taux maximum de l’impôt sur le revenu des personnes physiques, entre autres mesures, « Une nouvelle déclaration est faite par la présente selon laquelle le non-respect de cet ordre constitutionnel rend l’ensemble de la loi de finances 2023 inconstitutionnelle », a déclaré un collège de trois juges de la Cour d’appel dans son arrêt, la décision du tribunal faisait suite à un autre appel de la Cour suprême à la fin de l’année dernière, qui a laissé le projet de loi de finances en grande partie intact, annulant uniquement la taxe d’habitation.
Le gouvernement a fait pression pour qu’une nouvelle loi lui permette de continuer à percevoir la taxe d’habitation après cette décision, et cette loi est également contestée devant les tribunaux, le gouvernement, qui comptait sur la loi de finances 2023 pour poursuivre la collecte des impôts après que Ruto ait retiré le projet de loi de cette année, n’a pas immédiatement commenté cette décision. Le gouvernement peut faire appel de la décision de la Cour d’appel auprès de la Cour suprême, la plus haute juridiction, Ruto a nommé un nouveau ministre des Finances après avoir limogé tous les ministres sauf un en réponse aux violentes manifestations menées par les jeunes qui ont débuté le mois dernier.