Le pacte commercial continental africain offre des opportunités importantes non seulement aux économies africaines mais aussi à leurs partenaires commerciaux étrangers – le plus important d’entre eux, la Chine, si la Chine est peut-être mieux connue en Afrique pour le financement de mégaprojets d’infrastructures, ses dépenses en infrastructures ont diminué ces dernières années, même si elle maintient ses investissements directs étrangers (IDE).
Pour tirer pleinement parti de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECA), ces deux éléments seront nécessaires. Si les droits de douane et autres barrières commerciales ont été supprimés, les économies africaines ont toujours besoin de la capacité de production pour fabriquer des biens désirables à des prix compétitifs, et de la logistique pour les exporter efficacement, si l’on veut que le commerce intra-africain augmente, pour les pays africains, les avantages sont évidents. Actuellement, la plupart des exportations du continent sont constituées de matières premières et de produits de base qui sont ensuite transformés ailleurs. Un marché continental plus vaste aura une plus grande capacité à traiter ces ressources et à les utiliser pour la fabrication, ce qui signifie qu’une plus grande partie de leur valeur – et de la création d’emplois associée – restera en Afrique.
Nous n’avons pas encore vu de démarches en ce sens de la part de la Chine, mais l’entrée en vigueur de la ZLECA pourrait être le déclencheur d’une telle stratégie. En 2023, la valeur de ses exportations vers l’Afrique était de 173 milliards de dollars, et la valeur de ses importations de 110 milliards de dollars – avec un déficit commercial de 63 milliards de dollars, soit plus de la moitié de la valeur de ses importations, et, si les importations chinoises en provenance d’Afrique sont principalement constituées de minéraux, de pétrole, de gaz et d’autres matières premières, ses exportations comprennent des produits manufacturés, des machines et des équipements, ce déséquilibre n’est pas à l’avantage de la Chine. Cela devient un point de tension avec les dirigeants africains : le président ougandais Yoweri Museveni, par exemple, a souligné l’an dernier ces tendances commerciales biaisées.