Le magazine The Economist a déclaré que le progrès économique en Afrique est loin derrière celui du reste du monde. Alors que l’Afrique était à égalité avec l’Asie de l’Est en termes de PIB par habitant, les niveaux de revenus en Afrique ne dépassent aujourd’hui pas le septième de ceux de l’Asie de l’Est, Jackie Sellers, de l’Institut d’études de sécurité, compare ces inégalités croissantes aux « mâchoires d’un crocodile béant » – une image sombre de la stagnation de la région par rapport à la croissance constante d’autres pays.
Le magazine affirme que les promesses initiales de l’Afrique au 21e siècle, stimulées par la demande croissante de produits de base et l’allégement de la dette, ne se sont pas traduites par une croissance durable. De 2000 à 2014, le PIB par habitant a légèrement augmenté de 2,4 % par an, mais d’autres régions en développement ont dépassé ce taux, générant davantage d’emplois et favorisant une transformation économique plus large. Depuis lors, la croissance est au point mort, la Banque mondiale qualifiant la dernière décennie de décennie de futilité économique, Abebe Selassie, chef de la division Afrique du Fonds monétaire international, a reconnu les progrès réalisés par le continent, mais met en garde contre le gaspillage du potentiel. Des villes comme Accra et Addis-Abeba peuvent sembler méconnaissables par rapport à il y a trente ans, mais leurs progrès restent l’exception plutôt que la règle. Les grandes économies, comme le Nigeria, l’Égypte et l’Afrique du Sud, ont été particulièrement lentes, incapables de tirer parti de leur taille pour une croissance transformatrice.
Selon l’analyse de The Economist, la stagnation économique a de graves conséquences sociales. D’ici 2030, l’Afrique devrait abriter 80 % des pauvres de la planète, contre seulement 14 % en 1990, Mavis Owusu-Gyamfi du Centre africain pour la transformation économique souligne le besoin urgent de créer des opportunités d’emploi pour la population croissante des jeunes du continent. « Les attentes non satisfaites alimentent la frustration et l’agitation », ajoute Sir Mo Ibrahim, un homme d’affaires soudanais-britannique, mettant en garde contre l’instabilité sociale et politique qui pourrait survenir si ces opportunités restent inexploitées.