Le Fonds monétaire international (FMI) a reporté les discussions sur un nouveau programme économique pour le Sénégal jusqu’à ce que le gouvernement corrige les données financières inexactes rapportées pendant l’administration de l’ancien président Macky Sall, selon la Central Africa News Platform, le Fonds avait suspendu une facilité de crédit de 1,8 milliard de dollars en faveur du Sénégal après avoir découvert que les chiffres de la dette et du déficit budgétaire du pays étaient nettement plus élevés que ceux annoncés par le gouvernement de Macky Sall.
Le ministre des Finances, Cheikh Diba, a exprimé l’espoir qu’un nouveau programme soit convenu d’ici juin, mais le chef de la mission du FMI, Edward Gemmell, a souligné que les discussions ne commenceraient pas tant que la question des données inexactes ne serait pas entièrement résolue, Gemmell a souligné qu’une fois cette question résolue, le fonds pourra progresser rapidement vers un nouvel accord, mais n’a pas précisé de calendrier précis, un récent rapport de la Cour des finances du Sénégal a montré que la dette publique du pays atteignait à la fin de 2023 près de 100 % du PIB, soit nettement plus que le chiffre précédemment annoncé d’environ 74 %. Cette divergence a suscité des inquiétudes quant à l’exactitude des rapports financiers précédents et aux mesures nécessaires pour éviter que de telles erreurs ne se reproduisent à l’avenir.
Outre la question des rapports financiers trompeurs, le FMI a souligné la nécessité de mettre en œuvre des réformes des subventions énergétiques sous l’administration de l’actuel président Baciro Diomaye Faye, les responsables du Fonds ont noté que les subventions aux carburants ont augmenté jusqu’à 4 % du PIB depuis la pandémie de COVID-19, les principaux bénéficiaires étant les ménages les plus riches, le Fonds a recommandé l’élimination progressive de ces subventions afin de garantir que l’aide soit mieux ciblée sur les groupes les plus démunis. La mission du FMI au Sénégal vise également à évaluer les perspectives financières du pays, compte tenu des attentes d’augmentation des revenus provenant de la production de pétrole et de gaz, notamment du champ offshore de Sangomar, qui a dépassé son objectif de production pétrolière pour 2024.
