Alors que le régime militaire algérien se targue sans vergogne de promouvoir une « nouvelle Algérie », les conditions de vie des citoyens révèlent une tout autre réalité : « un pays riche avec un peuple pauvre ». Dans une nation censée figurer parmi les plus prospères d’Afrique grâce à ses immenses ressources naturelles, que le président désigné, Abdelmadjid Tebboune, n’hésite pas à qualifier de « force de frappe », se procurer des bananes est devenu un défi national, une prouesse réservée aux plus chanceux.
Dans ce contexte, des scènes typiques de l’Algérie sous domination militaire ont émergé : des vidéos et photos, largement relayées sur les réseaux sociaux, montrent de longues files d’Algériens patientant pour acheter un kilo de bananes, dont le prix a grimpé jusqu’à 800 dinars algériens (environ 5 euros) sur les marchés. Cette flambée des prix trouve son origine dans une décision irresponsable du régime : la suspension des importations de bananes en provenance du Panama et de l’Équateur. Cette mesure, prise en représailles au retrait par ces pays de leur reconnaissance du Front Polisario, illustre une diplomatie impulsive qui fait payer un lourd tribut aux citoyens. Ce n’est pas un cas isolé. Par le passé, des crises similaires – comme la hausse du prix des œufs ou les pénuries d’anesthésiques et de médicaments – ont déjà frappé le pays, conséquence de différends politiques inutiles avec l’Espagne ou la France.
Face à ces files d’humiliation, symboles d’une crise économique et sociale aggravée par les choix du régime militaire, une question cruciale persiste : combien de temps les Algériens resteront-ils otages des calculs hasardeux et des décisions arbitraires d’un régime qui privilégie ses considérations politiques au détriment du bien-être de son peuple ?
