La crise politique et ses répercussions économiques entre Khartoum et Nairobi continuent de dominer la scène dans le contexte de la guerre en cours au Soudan. Un mois après que le gouvernement soudanais a interdit les importations en provenance du Kenya suite à l’organisation par le pays d’une conférence pour les Forces de soutien rapide, le président kenyan William Ruto a déclaré que le Soudan achetait toujours du thé à son pays. L’ambassade du Soudan à Nairobi a démenti ces informations, confirmant que l’interdiction d’importation de produits kenyans restait en vigueur.
Dans une interview télévisée diffusée par les médias kenyans, le président William Ruto a déclaré : « Nous continuons de vendre du thé au Soudan, même après qu’ils ont annoncé qu’ils n’en achèteraient pas. Le marché les y a contraints », en réponse, l’ambassade du Soudan à Nairobi a publié une déclaration confirmant la pleine mise en œuvre de la décision, notant qu’aucun produit kenyan, y compris le thé, n’a été importé au Soudan depuis la publication de la décision, et que toute allégation d’importations continues est sans fondement, malgré les déclarations du président kenyan sur la poursuite des exportations, l’ambassadeur du Zimbabwe au Soudan, Emmanuel Gombo, a annoncé lors d’une réunion avec les ministres des Affaires étrangères, du Commerce et de l’Approvisionnement que son pays était prêt à répondre aux besoins en thé du Soudan.
Dans ce contexte, le journaliste et expert économique Moatasem Al-Aqraa a déclaré que l’impact économique sur le Soudan est limité, notant la possibilité d’importer du thé d’autres pays d’Afrique ou d’Asie.
De son côté, l’expert économique Abdel Azim Al-Mahal a souligné que la balance commerciale entre le Soudan et le Kenya penche en faveur de ce dernier, car le Soudan importe plus du Kenya qu’il n’exporte vers ce pays. Il a ajouté : « Le Soudan peut trouver des alternatives sur les marchés africains comme le Zimbabwe ou dans les pays asiatiques producteurs de thé », il estime que le boycott coûtera cher au Kenya, car le Soudan était une porte d’entrée pour ses produits dans les pays arabes.
