Le Zimbabwe a annoncé le versement immédiat d’indemnités aux agriculteurs blancs qui ont perdu leurs terres et leurs biens il y a plus de 20 ans lors de saisies agricoles controversées et souvent violentes, une mesure qui, espère le gouvernement, contribuera à améliorer les relations tendues avec l’Occident, a rapporté l’Associated Press, le ministre des Finances Mthuli Ncube a déclaré que le gouvernement zimbabwéen a approuvé le décaissement de 3,1 millions de dollars, le premier paiement de ce type dans le cadre d’un accord signé entre le président Emmerson Mnangagwa et les agriculteurs blancs dont les propriétés ont été expropriées en 2020.
Ce montant représente 1 pour cent de l’indemnisation totale demandée, qui s’élève à 311 millions de dollars, a ajouté Ncube dans un communiqué cette semaine. Il a ajouté que des indemnisations ont été approuvées pour 740 propriétaires agricoles, dont 378 exploitations qui ont bénéficié des fonds de cette première tranche, quelque 4 000 agriculteurs blancs ont perdu leurs maisons et de vastes étendues de terre lorsque le président de ce pays africain à majorité noire, Robert Mugabe, a lancé un programme de redistribution des terres en 2000, Mugabe, décédé en 2019, a justifié les confiscations et les expulsions par « la nécessité de résoudre le problème de la répartition inégale des terres pendant l’ère coloniale » après que le pays d’Afrique australe a obtenu son indépendance du régime de la minorité blanche en 1980, quelques milliers d’agriculteurs possédaient la plupart des principales terres agricoles du pays avant la réforme agraire, qui a vu quelque 300 000 familles noires réinstallées sur des terres confisquées, selon les chiffres du gouvernement.
Selon l’accord, « les agriculteurs recevront 1 pour cent de leurs créances en espèces, le reste de l’indemnisation devant être réglé par l’émission d’obligations du Trésor. » Ncube a déclaré que le gouvernement avait émis des bons du Trésor pour le premier groupe d’agriculteurs la semaine dernière. Le gouvernement a également versé en février une première somme de 20 millions de dollars à des agriculteurs étrangers du Danemark, d’Allemagne, des Pays-Bas, de Suisse et de plusieurs pays d’Europe de l’Est, à titre de « compensation dans le cadre du programme de réforme agraire » mis en œuvre malgré les « accords bilatéraux » qui protégeaient leurs biens de l’expropriation.
