Plusieurs centaines de partisans du mouvement d’opposition M5 au Mali se sont réunis vendredi sur une place centrale de la capitale Bamako pour commémorer le lancement des manifestations de masse l’année dernière qui ont finalement abouti à l’éviction du président de l’époque, Ibrahim Boubacar Keita, le 18 août 2020.
Le rassemblement apparemment prévu de longue date intervient après que le colonel Assimi Goita a chassé le président par intérim et le Premier ministre le 24 mai, il s’agit du deuxième coup d’État en neuf mois mené par le colonel – et bien qu’il ait obtenu le soutien des militants du M5, sa dernière décision a suscité un tollé international, la France a suspendu vendredi les opérations militaires conjointes avec les forces maliennes et a cessé de fournir des conseils militaires.
L’ancien colonisateur a des milliers de soldats stationnés au Sahel pour aider à lutter contre les violences djihadistes qui ont éclaté au Mali en 2012 et menacent désormais la région, Kadiatou Sangaré, une partisane du M5-RFP, ne pense pas que la présence de troupes françaises soit nécessaire pour tenir les jihadistes à distance, « Si l’armée française veut partir, bonne chance. Si les djihadistes doivent venir à Bamako, ils viendront à Bamako, on va gérer ça comme on peut.
« Mais à la fin, nous aurons une solution définitive car lorsque l’Allemagne a occupé la France, les Français ont réussi, ils s’en sont tirés et maintenant ils sont parmi les meilleurs. Si nous devons nous battre pour notre pays… C’est notre maison, nous n’irons nulle part, nous nous battrons ici et nous réussirons », Mohamed Diarra, un autre manifestant, se moque de l’approche néocoloniale perçue de la France envers le Mali.
« Macron est juste quelqu’un qui se vante. Nous sommes déjà un peuple souverain, ce n’est pas à Macron, à six mille kilomètres du Mali, de décider du sort des Maliens, «Nous avons donné une chance à la France depuis les années 1960. Il y a des accords qui nous lient, mais la France n’a pas su les mettre en pratique, nous sommes un Etat souverain, nous avons le choix du partenariat avec qui nous voulons, ce n’est pas à la France de s’imposer.