Le Soudan du Sud a fait prêter serment lundi à des centaines de législateurs à un parlement national nouvellement créé, une condition attendue depuis longtemps d’un accord de paix fragile qui a mis fin à la guerre civile dans le jeune pays, au total, 588 députés – un mélange de délégués du parti au pouvoir et d’anciennes factions rebelles qui ont signé la trêve – ont prêté serment lors d’une cérémonie à Juba présidée par le juge en chef.
La création d’une assemblée nationale inclusive était une condition clé du cessez-le-feu de 2018 qui a interrompu cinq années d’effusion de sang entre le gouvernement et les forces rebelles qui ont fait près de 400 000 morts, comme plusieurs autres dispositions urgentes et cruciales des accords de paix, la convocation du parlement est restée longtemps sans suite, érodant la confiance entre les rivaux politiques qui se sont unis dans une coalition ténue après la guerre, il arrive avec près d’un an de retard et reste incomplet, avec 62 députés absents de la cérémonie de prestation de serment, certains en raison de querelles avec le gouvernement sur l’accord de partage du pouvoir.
Daniel Awet, député du parti au pouvoir SPLM, a salué l’occasion comme une démonstration d’unité, « Ce n’est que par l’unité de but et l’amour les uns des autres que nous faisons progresser notre pays et assurons l’avenir de la jeune génération qui a été sauvée après de longues guerres », a-t-il déclaré aux législateurs, aux représentants de la communauté et aux chefs d’église présents pour l’occasion, le président Salva Kiir n’a pas assisté à l’événement.
Le Soudan du Sud est aux prises avec la guerre, la famine et une crise politique et économique chronique depuis la célébration de son indépendance durement combattue du Soudan il y a dix ans, le cessez-le-feu n’était que le dernier en date entre Kiir et son adjoint Riek Machar, dont la rivalité a déclenché le conflit qui a laissé le plus récent pays du monde ethniquement déchiré et désespérément pauvre, leur trêve tient toujours en grande partie, mais elle est mise à rude épreuve, alors que les politiciens se disputent le pouvoir et que les promesses de paix ne sont pas tenues.