Les accords de cessez-le-feu dans les conflits armés apportent généralement de l’espoir, prévoient une trêve et peuvent même apporter la paix s’il ne s’agit pas d’une solution globale, avec cette phrase, le journal britannique Guardian (The Guardian) a commencé son éditorial aujourd’hui, jeudi, en commentant l’évolution des événements en Éthiopie, qu’il a décrite comme allant de très mal en pire.
Il a souligné qu’après que le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a reçu le prix Nobel de la paix, une guerre a rapidement éclaté entre le gouvernement central et le Front populaire de libération du Tigré, il semble donc qu’un accord de cessez-le-feu sera suivi d’une escalade du conflit, comme beaucoup s’y attendaient auparavant, Abiy Ahmed avait récemment appelé tous les civils éligibles à rejoindre l’armée pour lutter contre le Front populaire de libération du Tigré.
Neuf mois de guerre au Tigré ont causé la mort de milliers, de dizaines de milliers de réfugiés et poussé des centaines de milliers de citoyens au bord de la famine alors qu’ils étaient témoins de crimes de guerre commis par toutes les parties au conflit, y compris des massacres de civils et de vastes violences sexuelles, un rapport d’Amnesty International fait état de viols et d’abus systématiques de femmes et de filles par des forces affiliées ou alliées au gouvernement éthiopien.
Selon le Guardian, la perspective d’une escalade semble vraiment effrayante.
Le journal rappelle que le Front de libération du peuple du Tigré (TPLF) a dominé la scène politique en Éthiopie pendant une décennie avant qu’Abi Ahmed ne prenne de l’importance. Et un différend politique entre les dirigeants de la région du Tigré et le gouvernement fédéral – où chaque partie a sapé la légitimité de l’autre – s’est transformée en conflit militaire lorsque le Premier ministre éthiopien a annoncé une frappe contre le Front populaire de libération du Tigré parce qu’il a attaqué une armée base, Abiy Ahmed s’attendait à une victoire rapide dans sa guerre contre le front. Mais ce dernier a repris, en juin dernier, le contrôle de Mikkeli, le chef-lieu de la province du nord du pays.