Le Premier ministre somalien Mohamed Hussein Robley a ordonné jeudi l’expulsion du représentant de l’Union africaine dans le pays, ce qui a déclenché une nouvelle confrontation avec le président Mohamed Abdullahi Mohamed, qui a jugé cette décision « illégale », les deux responsables n’ont cessé de s’affronter ces derniers mois, alimentant une crise humanitaire qui retarde l’organisation des élections présidentielles attendues depuis plus d’un an dans ce pays qui souffre d’instabilité au vu des 15 années de rébellion des islamistes al-Shabab.
Dans un communiqué jeudi matin, le bureau de Robley a déclaré Francisco Madeira « persona non grata en raison de ses actions incompatibles avec son statut de représentant de la Commission de l’Union africaine » et lui a donné 48 heures pour quitter la Somalie, la déclaration n’a révélé aucun détail sur les motifs de cette décision contre Madère, le diplomate mozambicain qui est le représentant spécial du président de la Commission de l’Union africaine en Somalie depuis 2015, quelques heures plus tard, le président s’oppose à cette décision, un communiqué publié par la présidence a déclaré que Mohamed Abdullahi Mohamed, connu sous le nom de Farmajo, « n’a reçu aucune plainte pour ingérence dans la souveraineté (du pays) et n’approuve aucune action illégale contre l’ambassadeur Francisco Madeira ».
Le communiqué indique que le président « est le gardien et le garant de la souveraineté du pays », notant qu’il a chargé le ministre des Affaires étrangères « de transmettre les excuses du gouvernement fédéral à l’Union africaine pour la décision illégale et imprudente d’un organe non autorisé » de prendre, l’Union africaine déploie en Somalie une force de maintien de la paix active dans le pays depuis 2007 sous la désignation de la Mission de l’Union africaine en Somalie « AMISOM », le Conseil de sécurité de l’ONU a voté à l’unanimité la semaine dernière pour former une nouvelle force de maintien de la paix de l’Union africaine en Somalie pour combattre Al-Shabab jusqu’à la fin de 2024, la Mission de transition de l’Union africaine en Somalie (ATMIS) remplace l’AMISOM.
L’AMISOM a expulsé les jeunes jihadistes des principales villes du pays, dont la capitale Mogadiscio, en 2011, permettant la formation d’un gouvernement, la mise en place d’institutions fédérales et la tenue de deux tours d’élections en 2012 et 2017.