La Russie cherche à nouveau à se positionner en Afrique, après 30 ans de désengagement du continent, suite à l’effondrement de l’Union soviétique, cette fois à travers le groupe militaire privé « Wagner », qui a doublé le nombre de ses membres ces dernières années en un certain nombre de pays africains, notamment le Mali et l’Afrique centrale, la Libye et le Soudan. Bien que les autorités de Moscou nient tout lien avec l’organisation militaire, des rapports internationaux parlent de liens possibles entre eux. Les observateurs estiment que l’expansion de l’influence de Wagner dans ces pays est une responsabilité commune qui porte une grande partie des pays européens qui étaient présents dans la région, la France en tête.
Environ neuf ans après le déploiement de ses soldats au Mali, dans le but de stopper l’expansion des groupes extrémistes, les autorités françaises ont décidé de retirer progressivement les éléments de leur armée, en réponse à la demande du Conseil militaire de transition au pouvoir à Bamako, qui a été formé après avoir pris le pouvoir à la suite d’un coup d’État militaire en 2020. Pendant ce temps, il s’agissait des caractéristiques d’une nouvelle force militaire se formant dans la région du Sahel et du Sahara, reflétant les ambitions géopolitiques de la Russie en Afrique et soulignant la nécessité pour les dirigeants des pays de la région de trouver une alternative pour compenser la diminution du nombre de forces européennes actives dans la lutte contre le terrorisme. Ce pouvoir n’était autre que le controversé Groupe Wagner.
Malgré la rareté des informations liées à l’origine de cette entité militaire et aux circonstances de son émergence, un certain nombre d’enquêtes russes et d’études menées par des professeurs-chercheurs sur le sujet indiquent que le groupe a été fondé spécifiquement en Ukraine, en 2014, pendant la période du conflit dans la région du Donbass, par Dmitry Utkin, un officier ancien membre des forces spéciales russes, puis sa gestion passa à l’oligarque surnommé « le cuisinier de Poutine », Genzin Priego.