Il y a un dicton célèbre dans le monde selon lequel tous les pays du monde ont des armées, sauf en Algérie, l’armée possède un État. Une affirmation qui peut trouver sa justification dans l’histoire politique du pays, qui est nouvelle pour les éléments de l’État, car en terre d’Algérie il n’y a pas eu d’État à travers l’histoire, et pour cela il y a de nombreux rôles, que l’armée a joué, après que la France a accordé l’indépendance à l’Algérie sous conditions.
L’histoire politique de l’Algérie nous apprend que c’est l’armée qui est habituée à résoudre les conflits politiques, comme ce fut le cas à l’été 1962 contre le gouvernement provisoire qui avait la légitimité sans avoir le pouvoir. La même chose s’est produite lorsque le ministre de la Défense, le colonel Houari Boumediene, a renversé son président, Ahmed Ben Bella. Et lorsque la direction de l’armée a arrêté le processus électoral pluraliste en 1992. La direction de l’armée a commencé à imposer son contrôle sur les institutions politiques de la révolution après l’indépendance par le biais du ministère de l’Armement et plus tard par commandement de l’état-major.
Ces jours-ci, nous voyons comment l’attention est dirigée vers l’armée, pour résoudre notre crise politique et économique. La similitude des causes conduit inévitablement à une similitude dans les résultats. Après un demi-siècle d’indépendance, l’Algérie n’a pas produit d’institutions politiques, mais plutôt des marionnettes contrôlées par les militaires. Ce qui amène certains d’entre nous à se tourner vers l’armée comme sauveur, et non vers le Parlement ou le gouvernement. Car aujourd’hui, les choses ont pourri, après l’incapacité des élites politiques de l’opposition et du pouvoir à trouver des solutions au processus de passation pacifique du pouvoir dans une conjoncture économique et sociale sujette à une nouvelle dégradation à court terme et dans une conjoncture internationale mouvementée et l’environnement régional. Malheureusement, de nombreux faits disent qu’avant ce scénario, les généraux militaires entraîneront l’Algérie dans une guerre sanglante, que ce soit avec le Maroc ou en entrant dans le bourbier libyen ou malien.