Des centaines de personnes ont manifesté samedi à N’Djamena pour protester contre la présence de la France au Tchad, accusant Paris de soutenir la junte militaire au pouvoir, a rapporté l’AFP, l’Agence France-Presse a déclaré que les manifestants scandaient des slogans, dont « France, partez! » Et « Non au colonialisme », et ils ont brûlé au moins deux drapeaux de l’ancienne puissance coloniale et vandalisé un certain nombre de stations-service appartenant au groupe Total « symbole » de la France, et ils ont également déraciné des pompes et saisi une partie des produits proposés.
Les autorités ont autorisé cette manifestation, organisée par la plateforme d’opposition de la société civile Waket Tama, et une importante force de police a bouclé la marche et déployé les forces de sécurité dans la ville, lors du rassemblement de samedi, un certain nombre d’étudiants et d’universitaires à moto se sont joints aux manifestants en scandant « France, partez », « Je fais semblant parce que la France veut toujours nous imposer le régime Déby », a déclaré un lycéen qui portait un bandana blanc sur la tête, « Si nous continuons à souffrir aujourd’hui depuis l’indépendance, c’est à cause de la France qui nous empêche d’être véritablement indépendants », a déclaré Idris Moussa, un enseignant arabophone, « Nous sommes heureux que les Tchadiens aient pris davantage conscience de notre combat et nous aient rejoints », a déclaré l’avocat Max Loningar, coordinateur de « Wakeet Tama ».
Le 6 avril, la plateforme « Wacket Tama » a annoncé la suspension de ses pourparlers avec le conseil militaire, dénonçant notamment « l’insistance de la communauté internationale à soutenir à tout prix un régime illégal et illégitime », le 20 avril 2021, l’armée a annoncé l’assassinat du président tchadien Idriss Deby Itno, qui dirigeait le pays depuis trente ans d’une main de fer, au front, le même jour, l’armée a annoncé son fils, Mohamed Idriss Deby Itno, comme président de transition à la tête d’un conseil militaire de 15 généraux, et a promis d’organiser des « élections libres et démocratiques » après une période de transition de 18 mois, à la fin de un dialogue national global avec l’opposition politique et armée.