Le gouvernement militaire du Mali a accusé le président français Emmanuel Macron d’une « attitude néocoloniale, paternaliste et condescendante », selon le communiqué, la junte a demandé à Macron de cesser de critiquer l’armée malienne et d’inciter à la « haine ethnique ».
Cela fait suite aux commentaires de Macron la semaine dernière lors de sa tournée en Afrique de l’Ouest selon lesquels les pays de la région ont la responsabilité de veiller à ce que le peuple malien puisse « exprimer sa souveraineté ».
Macron a également critiqué le déploiement de mercenaires russes au Mali, ce que dément l’autorité malienne, le porte-parole du gouvernement, le colonel Abdoulaye Maiga, a déclaré dans des déclarations à la télévision publique malienne : « Le gouvernement de transition demande au président Macron d’abandonner une fois pour toutes sa position néocolonialiste, patriarcale et arrogante et il doit comprendre que personne ne peut aimer le Mali plus que les Maliens eux-mêmes », Bamako a également condamné ce qu’elle a qualifié de « déclarations haineuses et calomnieuses » dans lesquelles Macron accusait l’armée malienne d’avoir tué des civils lors des récentes opérations, elle a reproché à Macron d’avoir porté de « fausses » accusations « malgré les démentis » du gouvernement malien.
A noter que ces déclarations coïncident avec les manifestations du samedi 30 juillet au Burkina Faso contre la présence française, où les manifestants ont brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « La France, marraine du terrorisme, sortez », « Hors de la France impérialiste, tyrannique et parasitaire », et d’autres banderoles sur lesquelles on pouvait lire : « Non aux accords de coopération avec la France », les relations entre Paris et Bamako se sont considérablement détériorées au cours de l’année écoulée, la France ayant été expulsée par le conseil militaire au pouvoir après avoir été dans le pays pendant neuf ans sous prétexte de combattre des militants, en mai dernier, Bamako a annoncé la résiliation de tous les accords militaires avec la France et demandé le retrait des forces françaises Barkhane et européennes Takuba.