La République centrafricaine a mis fin au décanat du corps diplomatique accordé exclusivement à l’ambassadeur de France, dans une démarche qui indique l’orientation croissante de Bangui vers le camp russe, la décision de Bangui coïncide avec la fin prochaine de la présence des forces françaises dans le pays d’ici la seconde quinzaine de décembre prochain. L’ambassadeur de France se voit confier le décanat du corps diplomatique en République centrafricaine depuis l’indépendance du pays vis-à-vis de la France le 13 août 1960, en vertu de l’accord signé entre feu le président centrafricain Dako David et le ministre français des Affaires étrangères Jean Foer.
L’accord prévoit également un représentant de haut niveau de Bangui à Paris auprès du président français, avec rang et privilèges d’ambassadeur, et une place privilégiée lui est attribuée parmi les envoyés diplomatiques accrédités en France, mais selon le ministère des Affaires étrangères centrafricain Ministère, la réciprocité n’est pas appliquée, dans une lettre adressée à son homologue française, Catherine Colonna, la ministre centrafricaine des Affaires étrangères, Sylvie Papotemon, s’en est pris violemment à l’actuel ambassadeur de France, l’accusant d’avoir des « attitudes irrespectueuses à l’égard des appels du chef de l’Etat », voire de se livrer à « la désinformation et dénonciation », les relations entre Paris et Bangui étaient tendues il y a des années lorsque Touadira a appelé le groupe « Wagner » à intervenir et à le soutenir contre les rebelles dans le pays.
Il existe de nombreuses formes de coopération et de présence russes en Afrique centrale, entre une présence officielle qui suit directement le gouvernement russe et une présence informelle à travers le groupe Wagner qui a pénétré dans des pays d’Afrique, dont le Mali, l’Afrique centrale, la Guinée, le Mozambique et Madagascar, et ses tâches ne se limitent pas à soutenir les gouvernements contre les insurgés et les groupes terroristes, mais saisissent également de précieuses opportunités pour les entreprises russes et les concessions dans l’exploitation minière et la vente d’armes.