Politique

Comment la classe bourgeoise en Algérie a-t-elle contribué à l’échec du renversement du régime des généraux ?

De nombreux chercheurs en sociologie s’accordent à dire que le terme « bourgeoisie » ne peut en aucun cas être dit des riches en Algérie. En effet, la bourgeoisie européenne et son rôle modernisateur et éclairant n’ont rien à voir avec ce que fait la classe riche en Algérie, car les chercheurs affirment que les sociologues, les terminologues et les historiens devraient trouver un terme alternatif qui se réfère à un concept précis et spécifique dans ce contexte de cette classe qui combine les caractéristiques du féodalisme ancien avec l’intégration dans le capitalisme mondial moderne et l’absence de tout rôle de renaissance positif et éclairant qui affecte la société algérienne, que ce soit sur le plan intellectuel ou culturel.

C’est pourquoi la bourgeoisie algérienne a transcendé le rôle négatif jusqu’à conspirer contre le peuple algérien depuis l’indépendance et jusqu’à l’après-Hirak. En fait, la classe bourgeoise a toujours eu un lien étroit avec le pouvoir et les institutions de l’État, sa première expérience remonte à avant la colonisation française de l’Algérie, lorsque la bourgeoisie algérienne, représentée par un certain nombre d’hommes d’affaires d’origine turque et de différentes origines de richesse, en alliance avec les dirigeants de l’État, a fini par provoquer l’effondrement du budget de l’État algérien après la fuite d’un certain nombre de ces  hommes d’affaires chargés de l’argent de l’État algérien dans des pays comme la Turquie et la France, ce qui a successivement provoqué la concentration de ce qu’on appelait à l’époque la commission financière.  Les documents historiques ne confirmant là-dessus aucun rôle de la bourgeoisie algérienne dans la résistance au colonialisme français, à l’image de la bourgeoisie européenne, au contraire, il a toujours cherché à satisfaire le colonisateur en s’associant avec lui pour faciliter ses opérations financières et économiques.

  Les autorités algériennes continuent de violer et d'arrêter les militants les plus éminents du Hirak

Cette classe s’est remarquablement développée après les années 70, suite à la loi 72 et au processus d’ouverture que l’Algérie a vécue après l’expérience ratée de la solidarité, et cette classe n’a pas abandonné ses habitudes, elle a noué des alliances avec les régimes de Boumediene et Bouteflika, où se forme la classe bourgeoisie en Algérie des riches qui ont obtenu leur richesse, que ce soit par héritage ou en raison de leur proximité avec des hommes de pouvoir et de politique, en plus d’un certain pourcentage de hauts fonctionnaires et d’employés corrompus,  pour qui la corruption est une source de richesse. Depuis le Hirak de 2019, une autre nouvelle classe est apparue, celle des contrebandiers qui ont maîtrisé le blanchiment d’argent, et ils ont introduit un pourcentage important de leur richesse dans l’économie formelle avec l’aide de la bourgeoisie traditionnelle, et contrairement à la Révolution française, la bourgeoisie algérienne n’avait aucun rôle d’auxiliaire dans le Hirak pour renverser le régime militaire dictatorial, mais plutôt un rôle très négatif compte tenu de sa relation avec le régime, car elle a été la principale raison de l’échec du renversement du régime des généraux en Algérie.

Ajouter un commentaire

Leave a Reply

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Les plus lus

To Top