Le gouvernement militaire du Burkina Faso a ordonné aux troupes françaises de quitter le pays d’Afrique de l’Ouest dans un délai d’un mois, suivant le chemin du Mali voisin, dont le pays est également dirigé par un putschiste, et la radio nationale l’a annoncé dans un communiqué, citant l’agence d’information officielle du pays, précisant que la décision a été prise mercredi de mettre fin à la présence de l’armée française sur le territoire du Burkina Faso.
La décision d’expulser les forces françaises du Burkina Faso intervient cinq mois après que la France a achevé son retrait militaire du Mali après neuf ans de présence là-bas, et nombre d’entre elles sont désormais stationnées au Niger et au Tchad, des centaines de personnes ont manifesté contre la France à Ouagadougou, la capitale du Burkina Faso, dans la dernière expression du sentiment anti-français croissant dans ce pays d’Afrique de l’Ouest, des centaines de personnes se sont rassemblées dans le centre de Ouagadougou, scandant des slogans anti-France et brandissant des banderoles appelant l’armée française à « sortir ». Certains ont incendié des drapeaux français ou les ont utilisés pour ramasser des ordures. Les manifestants réclamaient également l’expulsion de l’ambassadeur de France et des relations plus étroites avec la Russie, la foule portait des affiches géantes du président Vladimir Poutine, ainsi que des portraits des dirigeants des deux autres juntes militaires d’Afrique de l’Ouest – le Mali et la Guinée.
De son côté, l’Agence de presse française précise que les manifestations ont eu lieu à l’invitation de l’Association des dirigeants africains (CLP), qui regroupe des organisations soutenant Ibrahim Traoré, l’officier au pouvoir depuis fin septembre dernier, les manifestants ont déploré la détérioration continue de la sécurité au Burkina Faso depuis le début des troubles en 2015. La manifestation était en grande partie pacifique et s’est terminée sans incident, les relations entre le Burkina Faso et son ancien colonisateur ont été tendues à la suite de deux coups d’État militaires l’année dernière, provoqués en partie par l’incapacité des autorités à protéger les civils contre les activités armées dans le nord aride. Une partie de la tension tourne autour des perceptions selon lesquelles la présence militaire française au Burkina Faso n’a pas amélioré la sécurité.
