Des milliers de sympathisants de l’Union générale tunisienne du travail (UGTT) ont manifesté dans le gouvernorat de Sfax, dans le centre-est du pays, et dans d’autres régions, pour dénoncer la dégradation de la situation économique et sociale et son « ciblage » par le président Kaïs Saied, les partisans du syndicat ont scandé des slogans tels que « Ô gouvernement du Fonds monétaire international, le syndicat est toujours fort » et « La Tunisie n’est pas à vendre ». Ils ont également brandi des banderoles sur lesquelles on pouvait lire « Non aux prix élevés et à l’atteinte au pouvoir d’achat », « Liberté pour le frère Anis al-Kaabi » et « Non à la suppression des subventions », selon un correspondant de l’AFP.
Certains des manifestants portaient des morceaux de pain, en référence aux prix élevés, parallèlement à la manifestation de Sfax, des syndicalistes ont organisé des manifestations dans sept autres gouvernorats, tels que Kairouan (centre), Kasserine (ouest), Nabeul (est), Monastir (est), Bizerte (nord), Médenine et Tozeur (sud), « Le gouvernement n’a pas réussi à mettre le pays sur la voie des réformes économiques et sociales, et n’a réussi qu’à cibler le syndicat », a déclaré Othman al-Jalouli, un dirigeant du syndicat, dans un discours aux manifestants, il a poursuivi : « Nous sommes pris pour cible et des dossiers sont montés contre nous… Aujourd’hui, chaque syndicaliste est licencié simplement pour avoir exprimé son opinion », la secrétaire générale de la Confédération européenne des syndicats, Esther Lanch, a participé à la manifestation, qui a prononcé un discours dans lequel elle a déclaré : « Je suis venue ici pour porter la voix de la solidarité de 45 millions de syndicalistes d’Europe.
Début février, les autorités ont arrêté Anis al-Kaabi, le secrétaire général de l’Union des autoroutes privées, après que son syndicat ait mené une grève sur les autoroutes, l’arrestation du syndicat est intervenue après un discours du président Saïd, dans lequel il a estimé que la grève avait des « buts politiques », le procès d’Al-Kaabi commence le 23 février pour « avoir exploité sa position pour nuire à l’administration publique ».