Politique

Le DRS enchaîne le cou des algériens et l’expression est interdite

L’Algérie, pays au passé tumultueux, semble être prisonnière de son histoire. Alors que la montée de la démocratie et de la transformation en un État civil se fait attendre, les observateurs pointent du doigt le célèbre Département du renseignement et de la sécurité (DRS) comme étant l’un des principaux freins à l’avancée de la société algérienne. Et pour cause, les souvenirs encore douloureux de la guerre civile sanglante, qui a causé la mort de deux cent mille personnes, pèsent encore sur le pays et entravent tout mouvement de révolte populaire.

Pourtant, les récentes mutations régionales semblent inciter les militants de la société civile à se mobiliser et à revendiquer davantage de libertés, face à un gouvernement qui réprime dans la violence toute contestation. Ainsi, la « Ligue algérienne pour la défense des droits de l’homme » (LADDH) a organisé un sit-in pacifique à Ghardaïa, dans le centre-nord du pays, pour protester contre l’utilisation de fonds publics pour un festival de danse, alors que le pays fait face à un chômage élevé et à un manque criant d’infrastructures.

Malheureusement, la réponse du gouvernement a été sans appel : la police a agressé de nombreux membres de la LADDH, dont des femmes, et arrêté une vingtaine de militants qui ont été emprisonnés, certains même placés à l’isolement. Les violations des droits de l’homme ont été nombreuses et ont poussé certains militants à entamer une grève de la faim pour protester contre les mauvais traitements.

Mais les arrestations ne se sont pas arrêtées là. La veille de l’interpellation des membres de la LADDH, la police a empêché 96 militants de la société civile de quitter le pays pour participer à des réunions internationales sur les droits de l’homme et la responsabilité sociale, sans leur donner la moindre explication. Ces incidents témoignent d’une répression accrue du régime, qui cherche à tout prix à maintenir sa stabilité politique, face à des défis internes et régionaux de plus en plus pressants.

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Le gouvernement algérien a ainsi recours de plus en plus au DRS pour imposer sa vision politique, ce qui inquiète de nombreux Algériens, qui y voient une simple formalité imposée d’en haut pour apaiser une population de plus en plus agitée. En somme, l’Algérie semble être prise au piège de ses démons, sans réelle perspective de changement à l’horizon.

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