La situation en Tunisie connaît un calme prudent, malgré les développements remarquables dans l’arène partisane, suite à l’incarcération du leader du Mouvement Ennahda, Rashid Ghannouchi, alors que des politiciens affirment que l’opposition « ne se soumettra pas au pouvoir et continuera à résister », d’autres trouvent des justifications à l’arrestation des dirigeants d’Ennahda, exigeant qu’ils soient tenus pour responsables.
Le juge d’instruction avait incarcéré Ghannouchi (82 ans) – jeudi dernier – sur fond de propos que le parquet jugeait incendiaires et menaçant la sécurité nationale. Quatre jours avant son incarcération, les forces de sécurité ont fait une descente à son domicile puis l’ont emmené pour un interrogatoire lors de séances successives qui ont duré plusieurs heures, les membres de la défense de Ghannouchi ont nié la nouvelle de sa grève de la faim, mais ont confirmé sa décision de s’abstenir d’assister aux séances d’enquête dans les affaires « terroristes », Ghannouchi, le dissident tunisien le plus en vue, est actuellement en prison, après que les autorités ont lancé une campagne d’arrestations contre d’autres hommes politiques, dont des dirigeants du mouvement Ennahda, le nouveau ministre de l’Intérieur, Kamal al-Fiqi, a également pris la décision d’interdire les activités et les réunions au siège du mouvement Ennahda et du Front du salut d’opposition, dont le mouvement Ennahda est le noyau le plus important.
Avec cette évolution, seuls quelques communiqués ont été émis par les composantes de l’opposition contre le pouvoir, au moment où le Front du salut appelait ses partisans à manifester dans la capitale pour exiger la libération des détenus, concernant ce silence, le chef du mouvement Ennahda, Fathi al-Ayadi, a déclaré que l’opposition a besoin de temps pour réorganiser sa situation, surtout après l’arrestation de Ghannouchi, pointant « sa poursuite de la résistance pacifique et civile pour revenir à la situation normale du pays, le président Qais Saied a pris des mesures exceptionnelles le 25 juillet 2021, au cours desquelles il a destitué le gouvernement précédent, dissous le parlement, aboli la constitution précédente, dissous le Conseil supérieur de la magistrature, rédigé une nouvelle constitution axée sur un système politique présidentiel et organisé des élections législatives dans lequel un nouveau parlement est monté.