Six personnes ont été tuées vendredi dans des affrontements entre la police et des partisans du leader de l’opposition Ousmane Sonko, qui a été condamné jeudi à deux ans de prison, portant le bilan à 15 morts en deux jours, selon le gouvernement sénégalais, « Le 2 juin, nous avons enregistré six décès, dont quatre dans la région de Dakar et deux dans la région de Ziguinchor », a déclaré à l’AFP un porte-parole du ministre de l’Intérieur, Maham Ka, un précédent bilan faisait état de neuf personnes tuées dans ces deux zones.
Des violences ont éclaté jeudi après que Sonko, troisième à l’élection présidentielle de 2019 et adversaire le plus farouche du président Macky Sall, a été condamné à deux ans de prison pour « corruption de la jeunesse », un délit lié à l’incitation à la « débauche » d’une personne mineure de 21, Sonko, qui n’a pas assisté au procès et s’est réfugié dans le sud du pays, clame son innocence, et considère cette affaire comme un complot orchestré par le président, qui le nie, cette décision a des conséquences pénales et politiques. En vertu du code pénal, cette décision entraînerait la déchéance de Sonko de son éligibilité électorale.
Et avant les événements de cette semaine, une vingtaine de civils avaient été tués depuis 2021 dans des troubles largement liés à son statut, alors que le pouvoir et le camp de l’opposition échangeaient des accusations à cet égard, autre facteur de tension, l’ambiguïté que garde le président Macky Sall sur son intention de briguer ou non un troisième mandat.