La Guinée-Bissau se rend aux urnes dimanche lors des élections législatives alors que les électeurs recherchent la stabilité plus d’un an après que le président Umaro Cissoko Embalo a dissous le Parlement suite à des allégations de corruption, plus de 20 partis politiques et coalitions sont en lice pour des sièges parlementaires lors des élections de dimanche, dont l’ancien parti au pouvoir PAIGC et son rival MADEM G15.
Compte tenu de l’arène politique fragmentée, les analystes et les politiciens doutent qu’une majorité claire émergera. A cet égard, le Premier ministre Nuno Gomez Nbiam a déclaré : « Il n’y aura pas de vainqueur à la majorité absolue dans ces élections. C’est impossible, aucun parti n’est prêt à gouverner seul la Guinée-Bissau », dans le système politique actuel, le gouvernement est nommé par le parti majoritaire ou la coalition, mais le président a le pouvoir de le révoquer dans certaines circonstances, ce qui a conduit à une impasse politique et à des conflits internes dans le passé, les élections contestées de 2019 ont donné lieu à une brève période au cours de laquelle deux présidents et deux premiers ministres ont revendiqué le pouvoir, la tentative de coup d’État la plus récente a eu lieu en février de l’année dernière, lorsque des hommes armés ont pris d’assaut un complexe gouvernemental où Empalo tenait une réunion du cabinet. Embalo, qui est resté au pouvoir, a lié l’incident au trafic de drogue en plein essor dans le pays.
Puis l’ancien général de l’armée a plongé le pays dans un nouveau chaos en mai 2022 lorsqu’il a limogé le gouvernement, contribuant à retarder les élections locales de plusieurs mois, ce pays d’Afrique de l’Ouest d’environ deux millions d’habitants a connu de fréquents troubles politiques, avec au moins 10 coups d’État ou tentatives de coup d’État depuis son indépendance du Portugal en 1974. L’économie se retrouve souvent otage de la volatilité des prix des noix de cajou, la principale source de revenus des plus des deux tiers des familles.
