L’Union européenne a « fermement » condamné la présence militaire rwandaise dans l’est de la République démocratique du Congo en soutien aux rebelles tutsis du « 23 mars », soupçonnés de nombreuses attaques sanglantes contre des civils, « L’Union européenne condamne fermement le soutien du Rwanda au mouvement du 23 mars et la présence militaire rwandaise dans l’est de la RDC », a déclaré le chef de la politique étrangère de l’UE, Josep Borrell, dans un communiqué, les rebelles du mouvement « 23 mars » ont repris les armes fin 2021 et se sont emparés de vastes étendues de terre au Nord-Kivu, situé à l’est de la République démocratique du Congo, à la frontière avec le Rwanda et l’Ouganda.
Depuis la reprise de la rébellion, Kinshasa accuse le Rwanda d’armer le mouvement et de combattre à ses côtés, ce que confirment les experts onusiens malgré les démentis de Kigali, l’Union européenne avait précédemment dénoncé le soutien rwandais aux rebelles en décembre 2022, et avait « fortement exhorté » Kigali à cesser de les soutenir, dans la nouvelle déclaration de Borrell « au nom de l’Union européenne », les Européens ont réitéré leur demande « urgente » de retrait des forces rwandaises soutenant les rebelles, le chef de la politique étrangère de l’UE a également rappelé que mettre fin à la violence en vertu des résolutions de l’ONU relève également de la responsabilité de la RDC, le bloc a appelé Kinshasa à « cesser immédiatement son soutien et sa coopération » avec divers groupes armés locaux et étrangers – en particulier les FDLR, et à « prendre toutes les mesures légales et légitimes pour protéger la population civile sur son territoire ».
Les Forces démocratiques de libération du Rwanda sont un groupe armé majoritairement hutu fondé par des participants au génocide tutsi de 1994 au Rwanda et considéré comme une menace par le gouvernement rwandais actuel , le Rwanda a justifié ses précédentes interventions en République démocratique du Congo par l’existence de cette milice, dans un rapport publié le mois dernier, des experts de l’ONU ont tiré la sonnette d’alarme sur la « violence endémique » et les « besoins humanitaires croissants » dans l’est de la RDC.
