L’armée éthiopienne a fermé l’une des routes principales menant au Soudan, empêchant les personnes fuyant le conflit au Tigré de traverser la frontière, selon ce que les réfugiés arrivés jeudi dans l’est du Soudan ont raconté.
Tesfai Berhanu, qui venait d’arriver au point de passage de Logdi, a déclaré que « l’armée éthiopienne a bloqué la route menant à la frontière soudanaise » à Hamira, à environ 20 kilomètres de la frontière.
Il a ajouté, selon l’agence « Agence France Presse », « Ceux qui cherchent à rejoindre le Soudan doivent éviter la route principale et traverser les champs sans que les militaires ne les voient ».
Le correspondant de l’agence sur place a rapporté jeudi que le poste frontière était vide et n’avait vu aucun soldat éthiopien, ajoutant qu’une dizaine de réfugiés traversaient la frontière à ce moment-là.
Le nombre de réfugiés éthiopiens arrivant au Soudan a fortement baissé la semaine dernière, selon les chiffres publiés par le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés.
Le Haut-commissariat des Nations Unies pour les réfugiés a déclaré que 718 réfugiés sont arrivés mercredi, contre 3 813 samedi, et un responsable de la sécurité soudanaise a confirmé la diminution du nombre, sans donner aucune explication.
Selon le HCR, plus de 42 000 réfugiés sont arrivés au Soudan depuis le début du conflit au Tigré, 70% d’entre eux à Hamdayit dans l’État soudanais de Kassala et le reste dans l’État de Gedaref.
Jeudi, le Premier ministre éthiopien Abiy Ahmed a ordonné à l’armée fédérale de lancer une attaque « finale » contre les Tigréens dans leur capitale régionale, Mekele.
L’armée éthiopienne a reçu l’ordre de mener à bien la « phase finale » de l’opération qui a débuté le 4 novembre contre les dirigeants du « Front de libération du peuple tigréen », un parti éthiopien accusé par Addis-Abeba d’avoir lancé des attaques contre une base militaire de l’armée fédérale.
