Le refus de la France de répondre à la demande du conseil militaire du Niger de retirer environ 1 500 soldats de ses forces aggraverait la situation entre les deux parties et placerait le pays devant deux scénarios, soit entrer dans un affrontement militaire à la manière ivoirienne, ou recourir à la pression populaire et diplomatique, la France parie sur une intervention militaire de la Communauté économique de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), qui mettrait fin au coup d’État du 26 juillet qui a renversé le président élu Mohamed Bazoum, ou sur un contre-coup d’État mené par des officiers de première ligne contre le « général de palais » Abd. al-Rahman Tiani, commandant de la garde présidentielle qui mène le coup d’État.
Alors que le conseil militaire du Niger s’appuie sur le modèle financier, en demandant le retrait officiel des forces françaises du pays, en mobilisant les masses devant sa base militaire pour faire pression sur lui en tant que force d’occupation, en renforçant sa coopération militaire avec la Russie, notamment la société de sécurité Wagner, et embarrasser Paris au Conseil de sécurité de l’ONU avec l’aide de Moscou, le Niger revêt pour Paris une importance stratégique qu’aucun autre pays du Sahel n’égale : grâce à l’uranium qu’il en extrait (couvrant 35 % de ses besoins), la France reste lumineuse, car cette dernière dépend de l’uranium pour faire fonctionner son nucléaire des centrales qui produisent 70 pour cent de l’électricité, selon les médias français, sans l’uranium du Niger, qu’il importe à bas prix, ne dépassant pas 300 millions de dollars par an, le Niger sera contraint de rechercher d’autres exportateurs ou d’importer du gaz naturel à des prix plus élevés, ce qui nécessite de nouveaux investissements dans la construction de centrales thermiques.
Le Niger est également un centre d’opérations des forces françaises au Sahel après leur expulsion du Mali et du Burkina Faso, et dispose d’une importante base militaire dans la capitale, Niamey, cette base militaire française joue le rôle le plus important dans la lutte contre le terrorisme au Sahel, ainsi que dans la surveillance des vagues de migration irrégulière africaine vers l’Europe, et constitue un centre des opérations de l’OTAN dans la région.