Le ministère des Affaires étrangères à Bamako a annoncé avoir convoqué l’ambassadeur d’Algérie pour protester contre les « actions inamicales » de son pays et son « ingérence dans les affaires intérieures » du Mali, le ministère indique dans un communiqué que Bamako a convoqué l’ambassadeur d’Algérie pour l’informer d’une vive protestation des autorités maliennes sur fond de récentes actions hostiles menées par les autorités algériennes, sous couvert du processus de paix au Mali.
Selon un communiqué du ministère malien des Affaires étrangères, Bamako s’en prend à l’Algérie pour les rencontres répétées tenues en Algérie aux plus hauts niveaux et sans la moindre connaissance ni ingérence des autorités maliennes, d’une part, avec des personnes connues pour leur hostilité à l’égard du gouvernement malien, et d’autre part, avec certains des mouvements qui ont signé l’accord de 2015 et qui ont choisi le camp terroriste. Le communiqué prévient que ces actions nuiraient aux bonnes relations entre le Mali et son voisin du nord, dans son communiqué, le ministère malien des Affaires étrangères a indiqué que Bamako considère que ces agissements constituent une ingérence dans les affaires intérieures du Mali, et le communiqué a appelé la partie algérienne à privilégier la voie de la consultation avec les autorités maliennes, seules autorités légitimes, pour maintenir l’Etat de communication entre États et partenaires du Mali qui reproche notamment à l’Algérie d’avoir tenu des réunions avec des séparatistes touaregs sans impliquer les autorités maliennes. L’Algérie est le principal pays médiateur du retour de la paix dans le nord du Mali après « l’Accord d’Alger », signé en 2015 entre le gouvernement malien et des groupes armés dominés par les Touareg.
Depuis fin août, ces groupes armés ont repris leurs opérations militaires contre l’armée malienne dans le nord du pays après huit années de calme. Les belligérants se disputent le contrôle des territoires et des camps libérés par les casques bleus de la mission des Nations Unies déployés dans ce pays depuis 2013, expulsés par l’armée depuis qu’elle a pris le pouvoir lors d’un coup d’État en 2020. L’Algérie accueille actuellement les dirigeants de plusieurs des groupes séparatistes touaregs, selon ces mouvements.