86 % des électeurs tchadiens ont approuvé le projet de nouvelle constitution présenté par le groupe militaire au pouvoir depuis 2021, malgré les appels de l’opposition à boycotter le référendum et à protester contre ses résultats, la Commission nationale chargée d’organiser le référendum constitutionnel, qui a eu lieu le 17 décembre, a indiqué que la nouvelle constitution avait reçu le soutien de 86% des électeurs, tandis que 14% l’avaient rejetée. Le taux de participation était de 63,75%.
Ce référendum est considéré comme la première étape du Conseil militaire vers le rétablissement d’un régime civil, promis il y a deux ans et demi, puis reporté à fin 2024, la Commission a salué le « bon » déroulement du scrutin, qui n’a rencontré que des « défis mineurs », la Cour suprême devrait annoncer les résultats définitifs le 28 décembre, la nouvelle constitution, qui appelle à un « État unifié et décentralisé », ne diffère pas beaucoup de la précédente constitution adoptée, dans la mesure où le chef de l’État conserve des pouvoirs clés et a toujours la possibilité de se présenter aux prochaines élections, le porte-parole de la coalition favorable à la nouvelle constitution a déclaré que 86% des Tchadiens ont exprimé leur soutien à un Etat unitaire et hautement décentralisé, le message qu’ils souhaitent exprimer, en revanche, l’opposition, qui a appelé au boycott du vote, a immédiatement exprimé son objection aux résultats, la chef du « Bloc fédéral », Yoana Panyara, qui a appelé au non aux élections, a déclaré à l’Agence France-Presse qu’ils avaient « modifié les résultats qui étaient compilés depuis longtemps, pour les annoncer aujourd’hui », considérant c’est une honte pour le pays. Ce groupe d’opposition réclame un système fédéral au Tchad.
Max Kimkoy, président du Groupe consultatif des acteurs politiques, qui a appelé au boycott du référendum, a déclaré que « le taux de participation a été inférieur à celui annoncé par la commission et tout le monde a pu constater le jour du vote que le boycott a été respecté », une grande partie des groupes d’opposition et des organisations de la société civile estiment que l’objectif de ce référendum est de préparer les élections du président de transition, le général Mohamed Idriss Déby Itno (37 ans).