L’archevêque de Kinshasa a qualifié les élections qui ont eu lieu en République démocratique du Congo de « terrible chaos organisé », alors que la Commission électorale continue de publier des résultats très partiels pour les élections présidentielles, « Avec enthousiasme et détermination, beaucoup d’entre nous ont exprimé leurs préférences de manière démocratique », a déclaré le cardinal Fridolin Ambongo, chef de l’influente Église catholique qui critique traditionnellement les autorités congolaises. « Mais malheureusement, ce qui aurait dû être une grande célébration des valeurs démocratiques s’est vite transformé en frustration pour beaucoup », a-t-il ajouté.
L’archevêque a estimé que les élections étaient « un énorme chaos organisé ». Vous en êtes tous témoins », a-t-il déclaré, évoquant notamment des « images insupportables » en référence à une vidéo d’agression contre une femme parce qu’elle avait voté pour l’opposition. Il a déclaré dans son message, qu’il a lu d’abord en français puis dans la langue locale, le lingala : « Quelle image donnons-nous de notre pays sur la scène internationale ? Comment pouvons-nous descendre si bas ? « Pour l’instant, je vous exhorte à faire preuve de prudence et de retenue », a déclaré le cardinal Ambongo, l’évêque a déclaré : « Nous attendons les rapports de diverses missions de surveillance, en particulier de la mission conjointe de l’Église catholique et de l’Église protestante, qui pourront nous aider à évaluer les violations qui ont été surveillées et à évaluer leur impact sur la crédibilité de ces élections ».
Environ 44 millions d’électeurs, sur les 100 millions d’habitants que compte la République démocratique du Congo, étaient appelés mercredi à élire un président du pays, des députés, leurs représentants dans les provinces et leurs conseillers municipaux. Le président sortant Félix Tshisekedi brigue un second mandat face à 18 autres candidats, dont un certain nombre d’opposants importants, dont certains ont condamné le « chaos » et les « irrégularités ». Certains d’entre eux prévoient de manifester mercredi, tandis que d’autres réclament l’annulation totale des élections.