Deux candidats qui se sont présentés à l’élection présidentielle du mois dernier en République démocratique du Congo ont clairement indiqué qu’ils ne porteraient pas l’affaire devant les tribunaux, laissant entrevoir la possibilité que la victoire provisoire du président Félix Tshisekedi soit confirmée, Martin Fayulu, un ancien responsable du secteur de l’énergie qui s’est présenté aux élections, a déclaré qu’il ne porterait pas plainte car il ne faisait pas confiance à la Cour constitutionnelle pour trancher cette question. Il a ajouté : « Sachant comment Félix Tshisekedi a nommé les membres de cette cour le 17 juillet 2020, on ne peut rien attendre de cela».
L’un des rivaux électoraux de Tshisekedi, le gynécologue Denis Mukwege, lauréat du prix Nobel de la paix, a déclaré qu’il ne porterait pas non plus son cas devant la Cour constitutionnelle, assimilant le climat politique actuel à une caricature, il a demandé : « Quel appel peut-il lancer dans un contexte politique aussi farfelu ? » Il a ajouté : « Nous travaillons d’abord à renforcer le front commun de l’opposition et de la société civile », la Commission électorale congolaise a déclaré dimanche que Tshisekedi avait obtenu plus de 73 % des voix lors des élections du 20 décembre, contre environ 18 % pour son plus proche concurrent, l’homme d’affaires Moise Katumbi, un groupe important de candidats de l’opposition affirme que les élections ont été truquées et a exhorté la population à protester. Cependant, le gouvernement a rejeté les appels à un nouveau vote et le délai pour contester les résultats de l’élection présidentielle expire mercredi.
Un mois avant les élections, Fayulu, Mukwege et d’autres dirigeants de l’opposition ont intenté une action en justice auprès de la Cour constitutionnelle visant à forcer la Commission électorale à remédier à d’éventuelles irrégularités et fraudes, mais l’affaire a échoué, avant l’annonce des résultats préliminaires dimanche, Katumbi avait écarté toute contestation judiciaire, arguant que les institutions de l’État n’étaient pas indépendantes. Le porte-parole de Katumbi, Hervé Diakizi, a confirmé que la position n’avait pas changé, la Cour constitutionnelle disposera de sept jours pour statuer sur toute affaire qui lui serait présentée contestant le résultat des élections et annoncer le résultat final.