Les leaders de l’opposition en République démocratique du Congo appellent à manifester le jour de l’investiture de Félix Tshisekedi
Deux des principaux candidats de l’opposition à l’élection présidentielle de décembre en République démocratique du Congo ont appelé à manifester samedi, alors que le président Félix Tshisekedi doit prêter serment pour un second mandat, les dirigeants de l’opposition Martin Fayulu, Moise Katumbi et d’autres ont appelé à une nouvelle tenue des élections, une demande rejetée par les autorités. « Nous organiserons une manifestation le 20 janvier parce que nous n’accepterons pas les résultats », a déclaré Katumbi lors d’une conférence de presse en ligne, « Il y a eu des fraudes partout et les élections doivent être annulées ». Katumbi a déclaré que des manifestations auraient lieu dans la capitale, Kinshasa, et à Lubumbashi, la deuxième plus grande ville, par ailleurs, la puissante Conférence des évêques catholiques du Congo a publié jeudi une déclaration affirmant que les élections étaient un « désastre » et que « notre pays est en danger », « Nous avons détecté un grand nombre de votes parallèles utilisant des machines à voter situées dans des maisons privées », indique le communiqué de la conférence épiscopale, la CENCO, qui a mené la plus grande mission d’observation électorale à travers le pays. Le communiqué critique vivement la Commission électorale nationale du Congo, estimant qu’elle devrait s’interroger sur son rôle dans cette situation. La Commission électorale a rejeté à plusieurs reprises les allégations de fraude, Tshisekedi et son parti ont remporté les élections générales du 20 au 24 décembre à une écrasante majorité, mais le vote a été entaché de nombreuses allégations de fraude, de carences logistiques et de troubles.
Les répercussions menacent de déstabiliser davantage le Congo, troisième producteur mondial de cuivre et premier producteur de cobalt, un élément clé des batteries des voitures électriques. La police a dispersé mardi une petite manifestation à Kinshasa contre les résultats provisoires des élections législatives, qui ont montré que le parti de Tshisekedi, l’Union pour la démocratie et le progrès social, a remporté 69 sièges au Parlement, le plaçant ainsi devant plus de 40 autres partis.