On ne peut ignorer les tensions brûlantes qui agitent actuellement la région de l’Afrique du Nord et de l’Ouest, notamment les récentes crispations entre l’Algérie, le Mali, et le Royaume du Maroc. Cette situation, devenue extrêmement dangereuse et peu prometteuse, soulève légitimement des interrogations sur les intentions dissimulées du régime algérien envers ses voisins. Elle nous pousse également à nous questionner sur les motivations qui poussent le gouvernement algérien à précipiter ses actions, alimentant ainsi les flammes du conflit et risquant d’entraîner la région dans une guerre d’une brutalité sans précédent, susceptible de marquer l’histoire de l’Afrique de manière tragique.
L’Algérie, depuis la guerre des sables orchestrée par ses généraux, a été le théâtre du coup d’État d’Al-Houari Boumediene en 1965. Son accession au pouvoir a été marquée par l’assignation à résidence d’Ahmed Ben Bella, une décision qui a suscité bien des controverses. Boumediene est même allé jusqu’à qualifier Ben Bella de manière odieuse, le dépeignant comme un imposteur et un aventurier lors d’un discours prononcé lors du Festival culturel africain organisé en Algérie en 1969. Ces attaques personnelles révèlent une animosité qui semble dépasser les intérêts nationaux de l’Algérie. Sous le règne de Boumediene, la politique de trahison et de violence est devenue la norme pour réprimer toute opposition ou critique de la situation algérienne, au nom d’une prétendue « rectification révolutionnaire ». L’Algérie a alors sombré dans une étouffante asphyxie politique, économique et sociale. Boumediene, cherchant un exutoire à ses problèmes internes, s’est lancé dans des aventures belliqueuses contre le voisin occidental, le Maroc, invoquant l’amertume de la défaite de 1963. Il a ainsi instauré une doctrine classique adoptée par de nombreux dictateurs : celle de créer un ennemi extérieur pour détourner l’attention des échecs internes.
C’est donc dans ce contexte que les généraux algériens se préparent à la guerre, suite à leurs revers tant sur le plan interne qu’externe. Ils ont récemment accordé à leur armée le droit constitutionnel d’intervenir à l’étranger, une mesure sans précédent. Leurs médias officiels attaquent ouvertement le Mali et le Maroc, franchissant toutes les limites diplomatiques et médiatiques. De plus, ils ont considérablement renforcé leurs arsenaux d’armes, affichant leur possession de missiles balistiques russes de longue portée, ignorant les risques de légitimer une réaction décisive de la part du Maroc ou du Mali. Toutes ces dépenses pharaoniques en armement se font au détriment du peuple algérien, déjà éprouvé par la pauvreté et la perte de ses intérêts individuels et collectifs. Parallèlement, des civils maliens et marocains sont harcelés et tués dans les zones frontalières, dans le but de justifier une escalade du conflit. Les généraux algériens espèrent ainsi provoquer des affrontements, voire une guerre totale, afin de détourner l’attention des troubles internes et de consolider leur pouvoir. Cependant, ils ignorent que toute guerre contre le Mali ou le Maroc signifierait la fin inéluctable du régime des généraux.