Le régime algérien, sous la direction du général Chengriha, cherche à instaurer un nouveau chapitre dans l’histoire du pays en promouvant la « Nouvelle Algérie » comme un slogan porteur de promesses de changement et de renouveau. Toutefois, derrière cette façade de réforme se cachent des réalités bien plus complexes et des défis profonds qui persistent, défiant les espoirs de transformation nationale.
La décennie noire, une période sombre de l’histoire algérienne marquée par des années de violence et de conflit, reste encore présente dans la mémoire collective du peuple algérien. Cette période a laissé des cicatrices profondes dans le tissu social du pays, avec un quart de million de vies perdues et des traumatismes encore palpables aujourd’hui. Pourtant, le dirigeant actuel de l’Algérie a été directement impliqué dans cette période trouble, faisant partie des cercles de pouvoir qui ont régné sous Bouteflika et qui sont souvent désignés, dans le langage du Hirak populaire, comme un « gang ». Cette connexion avec le passé trouble de l’Algérie jette une ombre sur les prétentions de ce régime à incarner une « Nouvelle Algérie ».
Face à cette réalité troublante, de nombreux observateurs politiques algériens remettent en question la crédibilité et la sincérité du slogan de la « Nouvelle Algérie ». Pour eux, le véritable changement exige une rupture radicale avec les pratiques du passé, une transformation profonde de toutes les institutions qui ont contribué au sous-développement du pays. Cette transformation doit être ancrée dans des concepts théoriques modernes et scientifiques, mais surtout, elle doit être mise en œuvre de manière tangible sur le terrain, sans compromis ni concession envers les intérêts anciens et stagnants.
Lors d’une récente visite en Algérie, j’ai pu constater de première main les défis auxquels le pays est confronté dans sa quête de renouveau. Des longues files d’attente aux services publics débordés, en passant par le manque flagrant d’infrastructures modernes et l’inefficacité bureaucratique, les signes de stagnation sont omniprésents. Malgré l’avènement des technologies modernes, l’administration algérienne semble figée dans des pratiques archaïques, accentuant ainsi le fossé entre les aspirations du peuple et la capacité du gouvernement à répondre à ses besoins.
Un aspect particulièrement frappant de cette réalité est l’état déplorable de l’architecture urbaine en Algérie. Malgré les vastes richesses pétrolières du pays, les constructions sont souvent de piètre qualité et ne répondent pas aux normes esthétiques et fonctionnelles contemporaines. Cette réalité témoigne d’un manque de vision et d’investissement dans le développement urbain, contribuant ainsi à perpétuer le sous-développement structurel du pays.